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Stocamine : la ministre Barbara Pompili privilégie un confinement des déchets
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Stocamine : la ministre Barbara Pompili privilégie un confinement des déchets

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En visite sur le site de Stocamine à Wittelsheim dans le Haut-Rhin, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a estimé qu’il ne reste que deux options pour l’avenir de ce site de stockage de déchets ultimes. Leur confinement ou leur déstockage partiel, avec une préférence pour la première solution.

Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, est descendue le 5 janvier 2021 dans la mine de stockage de déchets ultimes Stocamine à Wittelsheim, dans le Haut-Rhin — Photo : ©BPCI - Préfecture du Haut-Rhin

Que deviendront les 41 700 tonnes de déchets ultimes non radioactifs stockées sur le site de Stocamine à Wittelsheim, dans le Haut-Rhin ? L'avenir du site de l'ancienne mine de sel de la SA Mines de potasse d’Alsace (MDPA), dont l’actionnaire unique est l’État, est en suspens depuis un incendie en 2002.

Alors qu’en 2019 le gouvernement avait annoncé un stockage illimité de ces déchets industriels dans les sous-sols de Stocamine, contre l’avis des élus du Haut-Rhin, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a estimé que deux options restaient ouvertes lors d'une visite le 5 janvier. « La première, c’est de tout arrêter et de commencer le confinement des déchets dès maintenant. La deuxième est d’enlever encore entre 15 et 25 % des déchets jusqu’à la date butoir de 2025 », a-t-elle décrit.

Après cette date, il ne pourrait plus être possible d’en retirer car la mine est en train de se refermer sur elle-même. La ministre a indiqué avoir une préférence pour la première option. Sa décision sera rendue fin janvier.

« La réversibilité n’est pas une obligation »

Le stockage des déchets dangereux (classe 1) et des déchets hautement toxiques (classe 0) dans l’ancienne mine de potasse Joseph-Else a commencé en 1999. Il s'agissait de résidus de traitement des fumées des usines d'incinération des ordures ménagères et de mercure. Jusqu’en 2002, 44 000 tonnes ont été stockées à plus de 500 mètres sous la surface du sol et sous la nappe phréatique. Cette année-là, un incendie a éclaté. De 2014 à 2017, la quasi-totalité des déchets mercuriels considérés comme les plus dangereux pour la nappe phréatique ont été extraits de la mine pour être envoyés en Allemagne, soit 2 270 tonnes.

À la suite de sa visite, la ministre Barbara Pompili a déclaré avoir deux priorités : « La préservation de la nappe phréatique d’Alsace, qui est une nappe très importante, et évidemment la sécurité des gens qui travaillent en dessous. » Alors que le stockage était prévu au départ pour être « réversible », Barbara Pompili a indiqué que « la réversibilité est une possibilité, pas une obligation. »

Pour Frédéric Bierry, le président de la Collectivité européenne d'Alsace, « l’application de l’arrêté d’autorisation initiale de Stocamine qui prévoyait la réversibilité totale du stockage ainsi que la mise en place d’un fonds garantissant cette réversibilité reste une attente forte des Alsaciens ». Il estime que « le principe de précaution doit s’imposer et le déstockage doit démarrer immédiatement et aller le plus rapidement possible ». Une réunion publique avec les élus et les citoyens a suivi la visite de la ministre.

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