Strasbourg
Soprema : le PDG Pierre-Etienne Bindschedler veut atteindre les cinq milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2025
Strasbourg # BTP # Implantation

Soprema : le PDG Pierre-Etienne Bindschedler veut atteindre les cinq milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2025

S'abonner

Le strasbourgeois Soprema, spécialisé dans l’étanchéité et l’isolation des bâtiments, vise les cinq milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2025. La barre des trois milliards tout juste franchie, le groupe mondial poursuit ses implantations à l’international et ses investissements productifs.

Pierre-Etienne Bindschedler, PDG de Soprema, veut aller chercher deux milliards d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires d’ici à 2025 — Photo : Soprema

Le géant mondial de l’étanchéité et de l’isolation, l’entreprise strasbourgeoise Soprema s’apprête à faire un grand bond en avant. Son PDG Pierre-Etienne Bindschedler compte aller chercher deux milliards d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires d’ici à 2025. Cela porterait le chiffre d’affaires du groupe alsacien à cinq milliards d’euros.

Pour mener à bien ce projet de développement, le groupe s’appuie sur de solides fondamentaux. Soprema a traversé la crise sanitaire sans trop d’encombre. "Nous évoluons dans un secteur qui a été davantage préservé pendant la crise sanitaire. Le BTP a moins souffert que d’autres et nous avons enregistré une stabilité du chiffre d’affaires en 2020, à -0,6 % par rapport à 2019 (3,08 Md€ de CA en 2019). Nous avons donc démarré l’année 2021 avec des ressources financières satisfaisantes pour de la croissance", estime Pierre-Etienne Bindschedler.

L’entreprise affiche une croissance moyenne de 10 % par an depuis 30 ans. Pour atteindre les cinq milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2025, elle compte encore accélérer. Le groupe a franchi la barre des trois milliards d’euros de chiffre d’affaires il y a seulement deux ans, en 2019. Cette volonté de croissance va se traduire par une hausse des effectifs. De 9 000 salariés, répartis dans 90 filiales, Soprema devrait atteindre les 13 500 collaborateurs.

Multiplier les acquisitions

Dirigeant l’entreprise fondée par son arrière-grand-père en 1908 depuis près de 30 ans, Pierre-Etienne Bindschedler mise, pour atteindre les ambitieux objectifs de croissance d’ici 2025, sur l’expansion des marchés internationaux. "Avant, la société opérait à 95 % en France puis le développement des gammes et de l’activité à l’international a fait évoluer l’entreprise de cinq sites à 90 aujourd’hui à travers le monde", précise le dirigeant dont l’entreprise vient de poser les pieds en Amérique latine "où Soprema n’était pas encore présent hormis à travers des vendeurs", souligne Pierre-Etienne Bindschedler. Depuis 2020, Soprema compte ainsi un site de production au Brésil avec l’acquisition de la société Denver, spécialisée dans la fabrication et la vente de solutions d’étanchéité pour le bâtiment. Denver (CA 2020 : 17 M€ ; 153 salariés) produit annuellement 5 millions de m2 de membranes d’étanchéité bitumineuses. L’année dernière, l’ETI s’est également tournée vers le marché russe en prenant le contrôle de deux entreprises russes MK et ET-Plast (400 salariés).

Croissance endogène

Le PDG strasbourgeois, qui prépare discrètement trois nouvelles implantations à l’international, estime que les opérations de croissance exogène "se font par concours de circonstances". Ce qui ne cache pas les ambitions du groupe sur le territoire national. À commencer par la finalisation d’un investissement de 27 millions d’euros dans son usine Pavatex de Golbey en Lorraine. L’objectif est d’y doubler la capacité de production avec une nouvelle ligne de production de panneaux isolants en fibre de bois et ce, pour satisfaire la demande du marché des isolants biosourcés en Europe, en France et en Allemagne principalement. Pierre-Etienne Bindschelder affirme "travailler depuis 20 ans à des alternatives aux matières premières dérivées du pétrole. Nous nous donnons les moyens de parvenir à cette rupture technologique et 15 % de nos matières premières sont naturelles et considérées comme des écoproduits", soit avec un moindre impact sur l’environnement. Cette orientation vers les fibres naturelles, l’entreprise alsacienne va la poursuivre dans le sud de la France. Le groupe a en effet annoncé au printemps dernier la construction, d’ici 2023, de deux usines à Nîmes (Gard) pour un montant de 35 millions d’euros. La première usine, d’une surface de 20 000 m², produira des isolants en polyuréthane à haute performance technique quand la deuxième (5 000 m²) sera spécialisée dans la production d’isolants naturels et de panneaux isolants à base de paille de riz.

Investissements sur le site strasbourgeois

Soprema n’oublie pas ses racines historiques et conforte son implantation strasbourgeoise en investissant 45 millions d’euros dans son nouveau siège social. Le site de 6 000 m² sur trois bâtiments devrait être livré à l’automne 2022 dans le quartier du Port du Rhin. Enfin, le groupe, qui investit en moyenne 100 à 150 millions d’euros par an, prévoit également "de reconfigurer l’ensemble de l’usine d’ici 2023", selon son PDG. Mi-juin, un mouvement de grève des ouvriers de l’usine déplorait l’état de vétusté des ateliers strasbourgeois datant des années 1970.

Strasbourg # BTP # Industrie # Banque # Implantation # International # Investissement
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise SOPREMA