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SES-Sterling se réorganise pour capitaliser sur ses stocks
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SES-Sterling se réorganise pour capitaliser sur ses stocks

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SES-Sterling a investi 43 millions d’euros dans un nouveau site de 40 000 m² à Hésingue, dans le Haut-Rhin pour y regrouper ses quatre sites de Saint-Louis et celui de Huningue. Grâce à ce regroupement , le fabricant d’accessoires de câblages va pouvoir se moderniser et s’automatiser, notamment pour renforcer sa stratégie en matière de stockage. Un atout pendant la crise.

Daniel Rollier, de nationalité suisse, est le directeur général de SES-Sterling SA depuis 2018 — Photo : Charlotte Stiévenard

L’année 2020 devait être une année dédiée au déménagement de SES-Sterling SA à Hésingue, dans le Haut-Rhin. Avec la crise sanitaire, rien ne s’est finalement passé comme prévu pour le fabricant d’accessoires de câblage qui compte 295 collaborateurs et dont le chiffre d’affaires a baissé de 15 % par rapport aux 25 millions d’euros réalisés en 2019. D’ici fin juillet 2021, les quatre sites de Saint-Louis dont le siège depuis 1928 et le site de Hésingue, tous dans le Haut-Rhin, seront installés dans le nouveau siège de 40 000 m². SES-Sterling conserve son sixième site, à Lauw (25 collaborateurs) dans le Haut-Rhin, spécialisé dans la production de goulottes de câblage. Ce déménagement de 250 collaborateurs à Hésingue représente un investissement de 43 millions d’euros.

Cette société haut-rhinoise, filiale d’une holding suisse (CA non communiqué, 400 collaborateurs) est détenue par la famille Hess. Une famille qui compte également quatre filiales commerciales en Allemagne, en Angleterre, en Suisse et en Belgique, ainsi que la société France Ribbons (52 collaborateurs) à Saint-Louis et à Uzemain dans les Vosges, spécialisée dans le ruban d’emballage cadeau.

Un site optimisé

"SES-Sterling est à la fois producteur, fabricant et distributeur", explique Daniel Rollier le directeur général. Avec le regroupement de ses activités principales dans un nouveau siège, la société entend optimiser et automatiser la gestion des stocks. Le nouveau site compte au total 90 000 m², ce qui laisse de la marge pour de futurs agrandissements, mais les nouveaux bâtiments font un tiers de moins que la surface totale des sites précédents. La surface dédiée aux stocks, notamment, a été à la fois réduite et modernisée. Auparavant, elle était constituée de 20 000 m² en tout et fonctionnait en rayonnage (racking) sur plusieurs étages. Dans le nouveau bâtiment, un entrepôt classique de ce type a été mis en place sur 8 000 m² pour les grandes pièces, comme les goulottes de câblage et le stockage des matières premières. Pour les petites pièces, SES-Sterling a choisi d’installer un Autostore, un système de stockage automatisé innovant de la société norvégienne du même nom, sur 750 m² au sol. "Grâce à ce système, au lieu de garder de la place disponible pour chaque article, la réserve de vide est ainsi mutualisée", décrit le directeur général en parlant de cet espace qui peut contenir jusqu’à 30 000 bacs.

Maintenir un haut niveau de disponibilité des produits

Ce système de stockage doit permettre à SES-Sterling de continuer à avoir l’ensemble de ses références en stock, une stratégie qui s’est révélée utile pendant la crise. "Nous avons 25 000 produits en catalogue. Il s’agit de produits standards avec un très haut niveau de disponibilité", explique le directeur général. "Nous pensions au départ déménager en novembre 2020. Nous avions anticipé des stocks supplémentaires en prévision. Quand nous avons arrêté l’activité productive en mars pendant quatre semaines, nous avons pu les utiliser. Durant cette période, nous avons eu quelques cas où nos concurrents ne pouvaient pas livrer, notre stock a fait la différence". La baisse des commandes en avril, mai et juin (puis en septembre et octobre) qui a suivi, a eu un impact sur le chiffre d’affaires, mais elle a permis de reconstituer les stocks en prévision du déménagement qui a finalement débuté au printemps 2021, après un arrêt du chantier pendant huit semaines.

Selon Daniel Rollier, l’autre objectif de cet investissement est "de regrouper tous les procédés de fabrication sous le même toit". Sur les 43 millions d’euros, huit millions sont destinés aux installations processus, dont deux millions d’euros pour la nouvelle centrale matières automatisée fabriquée par l’allemand Koch Technik, spécialisé dans les machines dédiées à la transformation des matières plastiques. "C’est une sorte de grosse station d’aiguillage qui permet d’envoyer la bonne matière première (250 tonnes par an) dans la bonne machine, avec la bonne quantité, et ce sans intervention humaine, détaille Pascal Fuentes, le responsable production pour qui "cela permet d’éviter les risques d’erreur". Un système qui nécessite, lui, l’intervention humaine, est prévu pour les 12 extrudeuses du site qui consomment 150 tonnes de granulets par an.

Cet investissement doit également permettre à SES-Sterling de "libérer de la place dans la ville de Saint-Louis et d'y réduire la circulation de camions", résume de Daniel Rollier qui souhaite "raccourcir les chaînes de déplacements des produits", explique-t-il. Jusqu’ici, certains, comme les systèmes de repérages (barrettes gravées ou bagues), étaient produits sur plusieurs sites, avec l’extrusion à Saint-Louis par exemple et la transformation finale à Huningue. Des économies d’énergie doivent également être réalisées avec l’installation d’un système de refroidissement à eau et de récupération des calories. Il doit permettre de diviser la consommation de gaz de SES-Sterling par trois.

Rebondir avec France Relance

Avec ce déménagement décalé d’un an, SES-Sterling ne prévoyait pas d’investir à nouveau cette année, mais les aides gouvernementales sont tombées à pic. "Du fait de l’appel à projets France Relance, nous avons décidé de réaliser un investissement supplémentaire afin de rebondir plus vite", indique Daniel Rollier. Ainsi, SES-Sterling va installer pour 600 000 euros de nouvelles machines, partiellement financées par le Fonds d’accélération des investissements industriels à hauteur de 200 000 euros.

Cette somme permettra de financer, notamment, l’achat d’une presse à injecter et d’un moule série afin de fabriquer un second modèle plus grand du Belto, un attache-câble innovant breveté en 2016 et déjà commercialisé en petit format depuis février 2021. Avec l’autre moitié, SES-Sterling va acquérir une imprimante 3D industrielle pour réaliser des échantillons de pièces, ainsi qu’un appareil de découpe laser qui permet de marquer des produits de repérage pour les câbles (barrettes d’identifications), mais aussi un élément de convoyeur. Pour ces différents projets, SES-Sterling devrait ainsi embaucher une dizaine de personnes. Les premiers éléments seront installés à partir de mai 2021 pour une mise en route au fur et à mesure.

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