Dans l’ombre de l’agglomération bâloise et à deux pas du riche Bade-Wurtemberg allemand, Saint-Louis agglomération (SLA), dans le Haut-Rhin, est prête à jouer sa carte de "joker" touristique. L’intercommunalité (40 communes, 80 000 habitants) s’est dotée fin 2022 d’une Agence d’attractivité touristique (AAT). Le nouvel organe doit permettre de développer la visibilité du territoire et de structurer son offre touristique.
Allonger les séjours
"Nous sommes positionnés sur un tourisme de court terme lié à l’attractivité bâloise. Notre objectif, c’est que les touristes passent un séjour plus long dans la région des Trois Frontières. L’Agence d’attractivité touristique augmente les compétences de l’Office de tourisme pour aller chercher ces touristes, à travers un marketing territorial et une stratégie pluriannuelle", explique Max Delmond, conseiller communautaire en charge du tourisme. En 2022, 334 474 nuitées ont été recensées sur le territoire (268 291 en 2021, année marquée par les effets de la crise sanitaire), pour 2 618 lits dans 193 hébergements, dont 16 hôtels.
Outre les représentants des collectivités, des institutions et des filières et activités touristiques, l’AAT a la particularité d’accueillir un collège de six acteurs économiques, dont au moins deux hébergeurs professionnels. "Les temps politique et économique sont différents. Une entreprise a besoin du cadre politique, et le politique a besoin du calendrier des entreprises, qui réagissent plus vite", plaide Max Delmond.
Mobilité transfrontalière
La phase préparatoire de la démarche, lancée en 2021, financée pour une large part par le fonds européen Leader, s’est traduite par l’identification de quatre axes à structurer et à développer, correspondant aux points forts du territoire, qui guident le plan de développement : le cyclotourisme, le nautisme, le tourisme rural et l’offre urbaine et culturelle de proximité.
Les actions sont hiérarchisées par degré de priorité, sur trois années. Fin 2023, un site internet, une carte et une vidéo seront effectifs. Les actions de marketing seront progressivement étendues, depuis l’Alsace jusqu’aux destinations accessibles en deux à trois heures par le train, d’ici 2025. Une réflexion sur une offre de mobilité touristique transfrontalière est aussi engagée.
