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Regio Nettoyage : L'écologie comme moteur de croissance
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Regio Nettoyage : L'écologie comme moteur de croissance

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Hautement sensible aux enjeux écologiques, le dirigeant de Regio Nettoyage, à Mulhouse, a décidé d'agir. Ses actions "vertes" ont été génératrices de business.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Quand Clément Heinrich a repris l’entreprise Regio Nettoyage en 2007, les commentaires qu’il a suscités étaient plutôt décourageants. « On m’a dit : "Tu n’arriveras jamais à percer. Il y a trop de concurrence" », se rappelle-t-il. En seulement trois ans, le dirigeant a fermé le clapet de ces oiseaux de mauvais augure.

Le chiffre d’affaires est passé de 227 000 euros en 2007 à 1,2 million d’euros l’an dernier et l’effectif de 16 à 90 salariés (47 équivalents temps plein). Une croissance fulgurante qui résulte de la démarche écologique de la société. « Avant, quand je voyais un client, on parlait de nettoyage et un peu de développement durable. Aujourd’hui, on parle surtout de valeurs écologiques et un peu de nettoyage. Mon action citoyenne est devenue le moteur de mon entreprise, alors qu’au démarrage, je pensais mener une action écologique en parallèle du développement de ma société », constate Clément Heinrich.

Engagé dans la compensation carbone depuis 2008

Le dirigeant a appliqué une démarche globale de développement durable. Il y est parvenu par étapes. En 2007 quand il reprend la société, il commence par remplacer les produits d’entretien traditionnels par des produits biologiques. « C’était évident pour moi, sur le plan de la santé au travail pour que les salariés cessent d’utiliser des produits toxiques et sur le plan de la biodégradabilité des produits », explique-t-il. Le chef d’entreprise s’est ensuite attelé à réduire l’empreinte carbone de son activité. Il a instauré l’utilisation d’ampoules basse consommation, de papiers recyclés et a favorisé les transports en commun et les véhicules « les plus propres possible ». Il est allé jusqu’au bout de sa démarche en compensant l’empreinte carbone de l’entreprise.

Depuis début 2008, il s’est engagé dans le programme CO2 Solidaire de l’ONG Geres. Chaque année, Regio Nettoyage évalue sa quantité de rejets de CO2 et verse au Geres 27 euros par tonne de CO2 émise. La somme est déductible des impôts à hauteur de 60 % du bénéfice. Cette action sert au financement de projets liés au développement durable dans des pays du Sud. « L’idée n’est pas de se donner bonne conscience, mais de réduire au maximum nos rejets de CO2 et de compenser ce qu’on ne peut réduire. Nous sommes la seule entreprise de propreté en France engagée dans cette opération », fait remarquer le dirigeant. Le sérieux et le côté très poussé de cette démarche développement durable ont contribué au succès rapide de Regio Nettoyage. Clément Heinrich l’explique aussi par la qualité de son personnel et par une politique de prix raisonnables, équivalents à ceux du marché. La croissance de l’entreprise lui a permis d’augmenter son pouvoir de négociation auprès de ses fournisseurs, et depuis janvier 2010 elle est devenue distributrice de la marque Ecover Professional. « La masse salariale représente 70 % de nos coûts, les produits seulement 3 %. Le prix des produits est un faux problème », assure le directeur.

Bientôt une franchise Regio Nettoyage

Pour la PME mulhousienne, la prochaine étape de son engagement écologique résidera dans la production de ses propres produits d’entretien. Les tests ont déjà été réalisés. D’ici à juin prochain, elle fabriquera ses produits « façon grand-mère », à base de savon noir, bicarbonate, alcool de vinaigre blanc, huiles essentielles, vinaigre… « Avec ça, on peut tout faire, sauf certains produits désinfectants normés, qu’on ne produira pas », précise le chef d’entreprise. La mise en place de cette production nécessitera un investissement de 20 000 euros. Elle permettra de réaliser des économies car, aujourd’hui, Regio Nettoyage utilise sept tonnes de produits par an. Clément Heinrich nourrit un autre projet : celui de développer son concept en franchise au niveau national d’ici à la fin 2011 ou début 2012. Car la place reste vacante. « Nous sommes la seule entreprise française du secteur à être engagée dans la compensation carbone », assure-t-il. Sa plus grande fierté serait de jouer un rôle moteur pour toute la profession en termes de démarche « verte ».

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