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Pourquoi Lemaitre Sécurité relocalise sa production en Alsace
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Pourquoi Lemaitre Sécurité relocalise sa production en Alsace

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Le fabricant de chaussures de sécurité Lemaitre Sécurité, basé à La Walck (Bas-Rhin), a convaincu son actionnaire indien de miser sur le made in France. La PME, qui vient de fermer son usine espagnole, a décidé de relocaliser sa production sur son nouveau site d'Uberach, dont le chantier se termine.

Cyril Buchert est le PDG de Lemaitre Sécurité. La PME a su préserver son savoir-faire alsacien, au sein du groupe indien Rahman — Photo : © Lemaitre Sécurité

Intégré en 2010 au groupe indien Rahman, spécialiste du cuir, Lemaitre Sécurité (130 personnes, CA 2018 : 39,6 M€), fabricant de chaussures de sécurité de La Walck (Bas-Rhin), a su préserver son savoir-faire français. Malgré des coûts de production plus élevés, Cyril Bucher, son PDG, a convaincu son actionnaire de ne pas délocaliser l’activité, en valorisant le savoir-faire local et en capitalisant sur la renommée européenne d’une marque haut de gamme « made in France ».

L'intérêt logistique de l'Alsace

L’entreprise s’apprête d’ailleurs à déménager sa production dans une nouvelle usine. Elle l'a fait construire à quelques kilomètres de son siège historique, à Uberach. 3 M€ ont été investis dans ce projet. Sur ce site sera rapatriée l’activité de son usine espagnole, que Lemaitre Sécurité avait acquise en 2011, mais dont il a décidé de se séparer. « L’Espagne est un marché enclavé. Il est plus facile de livrer nos clients européens à partir de l’Alsace », explique le dirigeant.

450 000 paires sont produites annuellement sur le site alsacien. Environ 60 % de la production est commercialisée sous la marque Lemaitre, fabriquée localement, le reste sous la marque Safetix, par ailleurs majoritairement confectionnée hors d’Europe.

Du potentiel à l’export

L’export représente 44 % du chiffre d’affaires de Lemaitre Sécurité. Présente dans 80 pays, principalement sur les marchés européen, russophone et nord-américain, l’entreprise tente actuellement une percée au Japon.

Évoluant dans un marché malmené par la concurrence d’Europe de l’Est et d’Asie, le fabricant fait figure de dernier résistant gaulois. « Plus de 150 marques se disputent le marché européen, avec un phénomène de concentration de plus en plus marqué, sur fond de tensions commerciales internationales et de turbulences dans certains secteurs nationaux, comme l’automobile », indique Cyril Bucher.

Le dirigeant considère pourtant que cette période est riche d’opportunités à saisir. « C’est l’occasion de nouer des partenariats pour se démarquer, en misant sur la réactivité, les prix, les services », répond-il, rappelant que l’innovation a toujours été présente dans l’entreprise.

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