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Pour ses 110 ans, Bugatti pourrait miser sur l'électrique
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Pour ses 110 ans, Bugatti pourrait miser sur l'électrique

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Le constructeur de voitures de luxe Bugatti réfléchit à un modèle électrique de "tous les jours". S'il aboutit, ce projet générerait des investissements et des recrutements en Alsace où est implanté le site de production de cette filiale de Volkswagen.

— Photo : © Lucie Dupin

C’est une marque aux accents italiens qui se niche dans les vignobles alsaciens, le « seul constructeur français de voitures de luxe », comme le décrit Christophe Piochon, directeur général de Bugatti Automobiles SAS (214 M€ de CA). L’Italien Ettore Bugatti a fondé l’entreprise il y a 110 ans et c’est à Molsheim, dans le Bas-Rhin, que le site de production s’est implanté et a prospéré.

Vers une Bugatti du quotidien

Bugatti se dit aujourd’hui prêt pour un nouveau modèle. « En moyenne, nos clients conduisent leur Bugatti environ 2 000 kilomètres par an. Nous réfléchissons actuellement à une deuxième ligne de voiture qui pourrait être utilisée tous les jours. Le design différent offrirait quatre places », dévoile Stephan Winkelmann, président de Bugatti.

Toujours positionnée dans le luxe, cette voiture serait cependant proposée à un prix inférieur aux autres modèles aux alentours de 1 M€ dans la fourchette haute. Le président précise de plus « être très en faveur de l’électrique ». Ce modèle, s’il devait être approuvé par la maison-mère, le groupe Volkswagen, nécessiterait la construction d’un nouveau hall de production sur le site de Molsheim puisque la production pourrait s’établir à 1 000 véhicules par an à moyen terme. Ce nouveau modèle serait donc un peu moins exclusif que les précédents.

450 Veyron dans le monde

Pendant dix ans, Bugatti a en effet produit 450 voitures du modèle Veyron. Depuis 2017, la marque de luxe se concentre sur les modèles Chiron, qui se compteront au nombre de 500. Le constructeur s’apprête à lancer la présérie d’un nouveau modèle, la Divo, dont les premiers exemplaires seront assemblés au mois d’août. La voiture de collection sera produite au total à 40 exemplaires dans le monde d’ici 2021.

« Ces modèles d’une valeur de 5 M€ se vendent en trois semaines. Afin de conserver la valeur du bien, Bugatti ne fabrique que des séries limitées, sur-mesure et ne produit que ce qui est commandé », précise Christophe Piochon, dont le site de production va monter en cadence et poursuivre les recrutements, déjà au nombre de 20 cette année.

Un modèle à 11 millions d'euros

La marque centenaire ne s’arrête pas là. Pour marquer son anniversaire, celle-ci a annoncé au printemps dernier lors du Salon de l’Auto de Genève, la production de la « Voiture Noire », un modèle unique dont la commercialisation a pu être confirmée suite au positionnement d’un collectionneur pour 11 M€.

L’histoire de la marque suit l’histoire de la famille Bugatti jusque dans les années cinquante. La dernière Bugatti est construite en 1958 et la société est alors cédée au groupe aéronautique Hispano-Suiza. Pendant trente ans, jusqu’en 1988, la production s’arrête avant que l’industriel italien Artioli ne rachète le nom Bugatti.

Une décennie plus tard, la marque de luxe passe sous giron allemand et intègre le groupe Volkswagen. Les droits et le site de production de Molsheim sont acquis par le constructeur allemand qui relance la marque en livrant la première Veyron en 2005. Le dirigeant rappelle « qu’au moment de la réouverture du site en 2005, Bugatti y employait 50 personnes ». Aujourd’hui, 115 salariés travaillent à Molsheim, centre de production mondial pour la marque qui dispose d’un réseau de 34 concessionnaires à travers le monde.

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