Bas-Rhin
Passport Tea, un visa pour le travail en milieu protégé
Bas-Rhin # Agroalimentaire

Passport Tea, un visa pour le travail en milieu protégé

S'abonner

Passport Tea est né en 2016 de la volonté d'un couple de donner plus de sens à son activité professionnelle et d'offrir une opportunité d'emploi à leur fils handicapé. Aujourd'hui, les thés et infusions de Passport Tea sont distribués dans 400 points de vente en France et l'entreprise envisage d'ouvrir un deuxième atelier dans le sud de la France.

— Photo : © Barbara Weber

Créer un emploi sur mesure lorsque les conditions sont difficilement réunies pour trouver un poste : c’est la démarche qu’ont lancée Anne Elger et Bernhard Gonschorek à l’égard de leur fils Paul, porteur d’un handicap. « Notre fils est autiste et ses 18 ans ont été un déclencheur. Les listes d’attente sont longues pour obtenir un poste dans les établissements et services d’aides par le travail (ESAT) », constate Anne Elger, qui a souhaité en parallèle « donner plus de sens à sa vie professionnelle ». Ancienne commerciale dans l’habillement, Anne Elger a donc créé Passport Tea en 2016 (CA 2019 : 400 000 € ; trois collaborateurs) avec son conjoint, alors consultant en Allemagne pour le groupe informatique SAP.

Accompagner l’emploi des personnes handicapées

« Notre entreprise est intégrée à l’un des ateliers de l’ESAT Adapei Papillons blancs à Duttlenheim (Bas-Rhin). L’activité pérenne toute l’année permet à l’ESAT d’employer un moniteur d’atelier et huit personnes handicapées dont notre fils ». Passport Tea importe et distribue des thés et infusions bio. « L’aspect écoresponsable de nos produits faisait autant partie du projet que la création d’emplois pour les personnes handicapées qui évoluent sur plusieurs postes : l’ensachage, l’emballage, l’étiquetage ou encore la menuiserie pour fabriquer les présentoirs pour nos revendeurs », détaille Anne Elger, directrice commerciale de Passport Tea. Devant la complexité de créer un ESAT, le couple a préféré offrir la possibilité à un ESAT existant d’élargir son activité en devenant sous-traitant au long cours de Passport Tea.

Un positionnement haut de gamme

L’entreprise alsacienne travaille avec un importateur de thé situé à Hambourg et propose 24 références de thés et infusions disponibles en différents conditionnements et en recharge en vrac. Les produits sont distribués dans des boutiques bio à travers la France et des discussions sont en cours pour approcher le marché allemand. Passport Tea dispose d’un réseau de 400 points de vente et selon Anne Elger, « le côté haut de gamme, gourmand et écoresponsable de la marque séduit les revendeurs qui cherchent de la nouveauté. Une nouveauté qui se fait assez rare dans les thés bio ». Et ce positionnement semble payant. Malgré le confinement du printemps au cours duquel l’atelier a été fermé, Passport Tea mise sur une croissance de 35 % en 2020 par rapport à 2019. Une évolution que son directeur Bernhard Gonschorek explique notamment par « un mois d’octobre 2020 qui a été le meilleur depuis la création de l’entreprise ». L’atelier au sein de l’ESAT est resté ouvert à l’annonce du deuxième confinement et prépare de nouvelles gammes pour Noël. L’entreprise compte aussi sur les ventes de sa boutique en ligne, qui représentent 10 % des commandes.

Vers un deuxième atelier dans le Sud

L'année prochaine, la marque souhaite lancer une gamme de tisanes d’origine 100 % française là où les matières premières proviennent essentiellement d’Asie pour le thé ou d’Europe pour les infusions. D’ici le premier trimestre de 2021, Passport Tea devrait également élaborer ses propres mélanges dans un atelier supplémentaire. Enfin, les fondateurs de la marque envisagent de s’implanter dans un deuxième ESAT « certainement dans le sud de la France. Le modèle fonctionne bien, il est facile de le dupliquer », projette déjà Anne Elger.

Bas-Rhin # Agroalimentaire