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Passé sous pavillon coréen, Clestra Hauserman mise sur l'Asie
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Passé sous pavillon coréen, Clestra Hauserman mise sur l'Asie

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Le fabricant de cloisons amovibles alsacien Clestra Hauserman change de main et passe sous pavillon coréen. De quoi renforcer son ouverture vers les marchés asiatiques et moyen-orientaux, avec des perspectives de croissance plus fortes qu’en Europe.

La société Clestra Hauserman, passée sous pavillon coréen et dirigée par Vincent Paul-Petit, vient d'ouvrir un showroom de 1100 m² à Paris pour tester ses produits et accueillir ses clients — Photo : Clestra

Depuis sa liquidation judiciaire en 2013, Clestra Hauserman revient de loin et c'est en Asie que le fabricant alsacien de cloisons amovibles de bureaux et de salles blanches va trouver son salut. L'industriel basé à Illkirch-Graffenstaden (CA 2017 : 150 M€ ; 700 collaborateurs dans le monde dont 390 en France) vient d'être repris par le coréen KC Green Holdings après le retrait d'Impala Industries et Clesmeca, ses actionnaires depuis 2013.

Cotée à la Bourse de Séoul, KC Green Holdings est spécialisée dans les technologies de préservation de l’environnement et réalise un CA de 300 M€. Elle prend 67 % du capital de Clestra Hauserman. « Nous travaillons depuis 20 ans avec KC Green Holdings puisque nous disposons d’une filiale commune à 50-50 - Clestra Asie - composée de deux usines en Corée et à Shanghai qui servent le marché asiatique. Les discussions ont été ouvertes l’été dernier et les choses sont allées vite puisque nous nous connaissons », explique Vincent Paul-Petit, directeur général de Clestra Hauserman. Le dirigeant, à travers la société ICI sous son contrôle, devient lui aussi actionnaire de Clestra à hauteur 33 % et conserve la direction générale de l'entreprise.

Nouveaux produits

« La situation reste fragile, Clestra revient de loin depuis sa liquidation et sa cession au groupe Impala », consent Vincent Paul-Petit, qui indique que le chiffre d'affaires 2018 sera stable même si l’activité du début d'année a été faible. Le changement d’actionnariat ne s’accompagne pas d’un investissement particulier dans l’outil productif mais Clestra France continue d'investir chaque année 2 à 3 M€ (hors Asie) dans la R&D, le marketing, les systèmes d’information.

« Notre outil de production est conçu pour de grands chantiers que nous n’avons pas toujours. Une de nos stratégies est donc de concevoir des produits à forte valeur ajoutée pour amenuiser le risque lié aux grands volumes », décrit le dirigeant. Pour ce faire, l’innovation a été placée sur de nouveaux produits dans le but d’offrir des modules privatifs au sein d’open spaces. Inspirée des célèbres cabines téléphoniques britanniques, la gamme est commercialisée depuis l’automne dernier, notamment auprès des sociétés de services en demande de confidentialité.

Internationalisation

L’opération réalisée par le coréen KC Green Holdings vise à renforcer la mondialisation de Clestra qui réalise un tiers de son CA en France, un tiers en Asie et le reste en Europe de l’Ouest, aux Etats-Unis et au Moyen-Orient. « Les marchés asiatiques et moyen-orientaux offrent des perspectives de croissance beaucoup plus fortes qu’en Europe. Dans cette zone nous nous positionnons sur de gros chantiers, comme celui de l’Université du Koweït que nous sommes en train de démarrer », détaille Vincent Paul-Petit.

« La logique de globalisation nous mène également à suivre de grands groupes dans leur développement à l’international. Nous travaillons par exemple avec L’Oréal qui nous confie ses chantiers au Japon, Amazon pour ses projets au Luxembourg, ou encore Google avec qui nous avons un contrat-cadre pour dix pays en Asie. »

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