Bas-Rhin
Numerize veut sauvegarder la plus grande collection privée mondiale de magazines
Bas-Rhin # Informatique # Levée de fonds

Numerize veut sauvegarder la plus grande collection privée mondiale de magazines

S'abonner

La société bas-rhinoise Numerize s'est positionnée auprès du scénariste britannique James Hyman pour numériser sa collection de 160 000 magazines. Le collectionneur projette une levée de fonds de 4 à 6 millions d'euros. Pour Numerize, le projet mobiliserait une équipe de six personnes à temps plein pendant un an.

— Photo : © DR

L’entreprise alsacienne Numerize (CA 2019 : 3,4 M€ ; 23 collaborateurs) pourrait bien être en passe de numériser la plus grande collection mondiale privée de magazines. La PME, installée à Hœrdt dans ses propres locaux de 600 m² depuis l’été 2020 après avoir investi un million d’euros, est spécialisée dans la numérisation, l’indexation et la vectorisation des données depuis 2008. Elle a pris un tournant l’année dernière avec l’arrivée de deux directeurs généraux, Régis Pietronave et Julien Gless, aux côtés de Boris Coriol, président fondateur.

L’ambition est de se diversifier et de s’attaquer aux marchés privés et au BtoB. Actuellement, les marchés publics auprès des collectivités pour numériser les documents administratifs représentent 90 % du chiffre d’affaires. « Cette année, nous aimerions continuer de développer les marchés des professionnels, comme les cabinets d’avocats et les collections privées, pour parvenir à une répartition de l’activité à 50 %-50 % », avance Julien Gless.

15 millions de pages à numériser

Ce développement pourrait bien venir d’un projet hors normes, celui de numériser les 160 000 magazines tels Vogue, Elle, National Geographic, Play Boy ou encore Rolling Stone issus de la collection privée de James Hyman. Ce Londonien a compilé cette collection au fil des années alors qu’il était scénariste au sein de la chaîne de télévision MTV. James Hyman prépare actuellement une levée de fonds dans le but de numériser sa collection et de sauvegarder ce patrimoine. L’objectif est également de rendre accessible cette collection de 15 millions de pages en ligne. « Un peu comme un "Spotify" des magazines pour en donner l’accès au monde entier, décrit Julien Gless. C’est une formidable source de documentation pour les producteurs, les designers, les scénaristes, les universitaires etc. »

Le dirigeant alsacien a eu connaissance du projet de James Hyman à travers la presse en novembre 2020. Il contacte alors le collectionneur et, après plusieurs longs échanges, l’entreprise bas-rhinoise propose de numériser des échantillons gratuitement pour qu’Hyman dispose de premiers extraits à présenter aux investisseurs potentiels. « Pour Numerize, cet échantillonnage nous permet d’évaluer techniquement le travail nécessaire. Nous nous engageons également à faire parler du projet en France pour toucher des investisseurs potentiels privés et publics », estime Julien Gless. Selon lui, les grands musées et les bibliothèques nationales peuvent y voir un intérêt car « à travers cette collection dont certains titres ont près de 200 ans, c’est l’histoire du magazine qui est retracée. »

Un an de travail

Un premier financement participatif de 25 000 livres sterling (environ 28 200 euros) a été lancé mais l’ambition est de lever 4 à 6 millions d’euros pour numériser l’ensemble des 160 000 revues et mettre en ligne la plateforme numérique. « À partir d’un million d’euros, il sera déjà possible de numériser et ainsi de préserver les numéros les plus rares » avance Julien Gless, dont l’entreprise devrait devenir le partenaire technique exclusif dans la réalisation de ce projet.

Si Numerize ne communique pas un volume de chiffre d’affaires pour ce dossier, sa réalisation nécessitera la mobilisation d’une équipe de six personnes à temps plein pendant un an, vraisemblablement en grande partie sur place en Angleterre.

Bas-Rhin # Informatique # Levée de fonds