Strasbourg
Michel Lucas : Aux commandes de la "choucroute"
Strasbourg

Michel Lucas : Aux commandes de la "choucroute"

S'abonner
— Photo : Le Journal des Entreprises

«La légitimité du Crédit mutuel part de la base et non du sommet». Michel Lucas, qui présidait pour la première fois, fin mai à Strasbourg, l'assemblée générale du Crédit mutuel-CIC, a su trouver les mots pour capter l'attention des 7.000 participants. À 72 ans, cet ingénieur informaticien a fait preuve d'une aisance et d'une énergie de jeune homme pour diriger la "choucroute", nom affectueusement donné à cette grand'messe en hommage à l'invariable menu du déjeuner qui suit. Le sommet est pourtant omniprésent. Depuis fin 2010, il cumule tous les pouvoirs : président du groupe CM5-CIC (devenu CM10-CIC en 2011) et président de la confédération nationale du Crédit mutuel. Des titres qui sonnent comme l'apothéose d'une carrière, d'une vie tout entière donnée à la banque mutualiste. De quoi se forger un caractère des plus trempés qui inspire, chez beaucoup d'interlocuteurs, un respect teinté de crainte. Michel Lucas n'a pas manqué de rappeler quelques-uns de ses faits d'armes : lutte contre les risques d'«étatisation» de la banque en 1982, rachat du CIC en 1998, ancrage du groupe dans le mutualisme malgré les sirènes du capitalisme... Ni de faire part des «doutes» qui l'ont parfois assailli, entre 1990 et 2007, aux grandes heures des richesses record générées par le système capitaliste. En gardant le cap, ce Breton d'origine, longtemps directeur général du groupe, a aussi épargné de possibles voies d'eau, voire naufrages lors de la dernière crise au vaisseau qu'il préside. N'est-ce pas là, finalement, le message actuellement véhiculé par la campagne publicitaire, tournée à Wall Street, du groupe ?

Strasbourg