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Merck recrute sans regarder les CV
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Merck recrute sans regarder les CV

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Merck veut embaucher 350 personnes sur son site de Molsheim, dans le Bas-Rhin. Le groupe allemand veut produire du matériel destiné à la fabrication des vaccins, dans le cadre d’un investissement de 25 millions d’euros. Alors que la main-d’œuvre est rare sur ce territoire, il a développé une méthode de recrutement où la motivation des candidats prime.

Damien Renaut est le DRH de Merck à Molsheim, dans le Bas-Rhin — Photo : Merck

Le groupe Merck (CA 2020 : 17,4 Md €, 57 000 collaborateurs) ne cesse de recruter à Molsheim, dans le Bas-Rhin. Alors qu’une centaine de personnes a rejoint ses équipes au premier trimestre 2021 pour accompagner un investissement de 20 millions d’euros dans une nouvelle unité de contrôle biologique, le géant allemand de la chimie et de la pharmacie doit désormais trouver 350 nouveaux collaborateurs pour son projet Mobius d’ici mi-2023. Il s’agit d’un investissement de 25 millions d’euros dans la fabrication d’assemblages à usage unique utilisés dans la fabrication de vaccins et de thérapies, notamment contre le coronavirus.

Un taux de chômage très faible

Ces 300 opérateurs et 50 personnes pour les fonctions support doivent venir renforcer les 1 800 collaborateurs du site (CA 2020 : 1,3 milliard d’euros). Or, le contexte à Molsheim ne facilite pas les recrutements. "Nous sommes dans un contexte de taux de chômage très faible. Dans le bassin d’emploi de Molsheim, il se situe à moins de 5 % de la population active, souligne Damien Renaut, DRH du site bas-rhinois de Merck, le volume de recrutement justifiait qu’on se pose des questions."

Ainsi, le groupe a décidé de faire appel, pour la seconde fois, à une technique de recrutement basée sur la motivation des candidats et ne tient pas compte de leur CV, auquel Merck n’a pas accès. Tout d’abord, les candidats sont aiguillés par Pôle Emploi vers le site de Molsheim. Ils assistent à une séance d’information collective où l’entreprise, le projet et l’offre sont présentés. Les personnes intéressées effectuent ensuite des exercices de mise en situation, sous l’œil d’opérateurs déjà employés par Merck. "Ils évaluent la réalisation, l’exigence, la traçabilité et le comptage", explique Damien Renaut. Puis suivent des entretiens individuels. Ceux qui sont retenus effectuent ensuite une formation de deux semaines et demie chez Ease, l’usine-école d’Illkirch-Graffenstaden, spécialisée dans les salles blanches.

Un contrat pérennisé

"Cette méthode permet de toucher des personnes qui n’ont pas d’expérience dans le milieu industriel, comme des gens issus des secteurs de l’hôtellerie, de la restauration ou des services en général", souligne le DRH du site. Lors de la première salve d’embauches, les contrats d’intérimaires ont été pérennisés sous forme de CDI dans 70 % des cas. "Ce taux de succès va bien au-delà des taux habituels sur ce type de profil avec des méthodes classiques, où il se situe entre 30 et 40 % ", explique Damien Renaut.

Après plusieurs mois, les opérateurs obtenaient une reconnaissance de qualification au travers d’un Certificat de qualification professionnelle de la métallurgie, la convention collective dont dépend Merck Millipore. "Ce format de CQPM n’existe plus dans le cadre du projet MOBIUS compte tenu de la rapidité et du volume de recrutement", souligne le DRH.

Pour élaborer cette méthode de recrutement, la filiale française a été accompagnée par Pôle Emploi, l’Agence de développement d’Alsace (Adira), la Ville de Molsheim, le Greta Alsace (groupement d’établissements spécialisé dans les formations pour adultes), la Communauté européenne d’Alsace. La Région Grand Est finance une partie des formations à hauteur de près de 400 000 euros.

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