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Medsenic relance un traitement antique à l’arsenic
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Medsenic relance un traitement antique à l’arsenic

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Véronique Pomi Schneiter et le professeur François Rieger ont créé Medsenic en 2010. L’entreprise, basée à Strasbourg, développe un traitement prometteur des maladies auto-immunes à partir de dérivés de l’arsenic. Ils viennent de boucler une levée de fonds de 2 millions d'euros.

Medsenic, dirigée par Véronique Pomi-Schneiter, espère boucler la phase II de ses études cliniques d'ici à la fin de l'année. — Photo : Adelise Foucault

Les créateurs

La société Medsenic a été créée en 2010 par le professeur François Rieger, alors directeur de recherche au CNRS, et Véronique Pomi Schneiter, bénéficiant d’une forte expérience dans la gestion commerciale, les RH et la création d’entreprise. Leur volonté est de développer et commercialiser un traitement s’appuyant sur une famille de brevets du CNRS. Ils concernent une molécule développée par l'Institut du cancer de Villejuif, Arscimed, dont le principe actif est le trioxyde d’arsenic.

Ce traitement serait efficace sur les maladies auto-immunes, telles que le lupus érythémateux disséminé, la maladie de Crohn ou encore la réaction de rejet des greffons par l’hôte. « Les premiers essais menés ont donné d’excellents résultats, ce qui nous a poussés à valoriser ce brevet », expliquent les créateurs. « C’est une petite molécule géniale déjà testée par les Grecs et les Romains dans l’Antiquité, au spectre d’action très large », s’enthousiasme François Rieger.

La genèse

Née à Paris, Medsenic a été incubée les premiers temps au Paris Biotech Santé. « Nous avons choisi d’aller vite sur la preuve de concept en levant des fonds et en gardant une structure légère. Les postes dont nous avions besoin ont été jusqu’à présent externalisés », explique Véronique Pomi Schneiter. Medsenic apporte fin 2015 la preuve de concept sur les lupus tout en poursuivant en parallèle ses développements pour le traitement d’autres maladies auto-immunes.

L’entreprise prend contact avec différents investisseurs potentiels, dont Alsace Capital. La biotech lève ainsi en mars 2016 quelque 2 M€ via les fonds Cap Innov’Est, Fadièse, Ouest Angels et le CNRS, obtient un soutien de Bpifrance avec une avance remboursable de 900 000 € et 300 000 € de prêts à l’innovation. Dans la foulée, Medsenic déménage son siège à Strasbourg, où est basé le chef de projet clinique, le territoire proposant un écosystème propice à son développement.

Les perspectives

Pour renforcer sa stratégie réglementaire à l’échelle européenne, Medsenic vient de boucler une deuxième levée de fonds de 2 M€ auprès de ses investisseurs historiques et de nouveaux investisseurs privés. Si le calendrier est tenu, la phase clinique II démontrant la preuve d’efficacité pourrait être bouclée d’ici à la fin de l’année. « Près de la moitié des 21 patients ciblés ont été traités, avec de très bons résultats », annonce Véronique Pomi Schneiter. Sur la base des résultats obtenus, Medsenic vise l’obtention d’un avis de l’Agence européenne des médicaments et d’une autorisation de mise sur le marché. La phase d’industrialisation nécessitera de s’adosser à un partenaire pharmaceutique.

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