Les créateurs
En contact depuis des années avec l’univers de la literie dans le cadre de leur activité de communicants, Valérie Matt et Christian Pividori, à la tête de l’agence marketing strasbourgeoise Agiil (six personnes), ont décidé de lancer leur propre produit en créant une société distincte, Matpac. « En veille sur ce secteur, nous avons vu une opportunité de nous lancer, explique Valérie Matt. La vente en direct sans intermédiaire nous permet de proposer un matelas qualitatif à un prix attractif : de 425 € à 825 €, selon la taille choisie ».
Le produit
Le matelas, surnommé Léon, est selon ses créateurs, « unique sur le marché européen ». Il propose deux faces de couchage : un côté ferme, l’autre souple. Sa conception a été réfléchie avec un partenaire industriel de Huningue, fabricant de mousses techniques, et un concepteur de housses vosgien. « L’empilement de couches techniques est un argument marketing à la mode, mais pas forcément un trait de qualité. Nous voulions revenir à plus de simplicité : nous avons travaillé sur une mousse hybride offrant un soutien universel », détaille Valérie Matt. Un soin particulier a aussi été apporté à la housse, son design, son confort et sa facilité d’entretien. Le matelas est livré sous vide pour optimiser les coûts de transport.
Les perspectives
Après une phase de tests fin 2017, le matelas Léon est commercialisé depuis le début de l’année via un site internet dédié. Une centaine d’exemplaires a déjà été vendue. L’entreprise vise la production d’un matelas par heure d’ici à fin 2019. Le marché est porteur, en progression de 5 % par an. En France, ce marché est estimé à quelque deux milliards d’euros (tous canaux de distribution confondus), ce qui le place à la quatrième place des pays occidentaux, derrière les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. « Les ventes en lignes représentent 11 à 15 % des achats de matelas en France, un chiffre en progression », pointe Christian Pividori, qui compte également accélérer le développement commercial dans les pays limitrophes, germanophones notamment.
Alors que plusieurs acteurs d’envergure monopolisent déjà l’univers des matelas vendus exclusivement sur le web (à l’instar du britannique Eve Matelas ou du français Tediber), Léon va devoir gagner en visibilité, sans pouvoir compter sur la force de frappe financière de ses concurrents. Mais l’appui d’Agiil – en tant que prestataire de Matpac – représente un soutien non négligeable. Pour le moment financé sur fonds propres (300 000 € ont déjà été investis depuis sa création), le développement commercial de Léon va faire l’objet d’une levée de fonds pour accélérer son déploiement européen. Entre 400 000 et 500 000 € seront nécessaires pour financer cette nouvelle étape.
