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Lingenheld : L'environnement s'affirme en pilier du groupe de BTP
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Lingenheld : L'environnement s'affirme en pilier du groupe de BTP

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Groupe tentaculaire alsaco-lorrain de BTP, l'entreprise familiale Lingenheld investit dans sa prometteuse division environnement à Oberschaeffolsheim.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le ballet des camions, pelles et gerbeurs est incessant. Le vacarme des broyeurs de gravats est assourdissant. Le bruit, la chaleur et la poussière omniprésents. Comment, à première vue, imaginer qu'ici, on prend soin de la planète. Ici? Nous sommes à Oberschaeffolsheim, à un jet de pierre de Strasbourg. Depuis l'une des buttes surplombant le site classé, Georges Lingenheld, président du groupe éponyme, contemple son site de 16 hectares.

Tous les ans, sa filiale Lingenheld Environnement y retraite 300.000 tonnes de déchets minéraux. Soit des gravats, sables, mâchefers ou encore boues de stations d'épuration régionales entre autres qui retrouvent là une... seconde vie.

10 millions d'euros à Oberschaeffolsheim

C'est aussi ici, sur un terrain attenant de 10 hectares, que seront donnés en septembre prochain les premiers coups de pioche d'une extension qui mobilisera 10 millions d'euros. Livraison fin 2013. Une somme conséquente à comparer aux 15 millions déjà investis sur ce site depuis 23 ans. À la hauteur des espoirs nourris dans ce business. L'idée? Donner de l'espace à l'ensemble des activités de recyclage de matériaux et de dépollution et construire 1.500 mètres carrés de bureaux où le groupe compte installer le siège de son activité environnement, qui pèse 20% du chiffre d'affaires du groupe (soit une vingtaine de millions d'euros).

Une vitrine où 300 mètres carrés seront également consacrés à la R&D, où les ingénieurs plancheront sur de nouveaux débouchés pour les produits retraités et recyclés. Cet investissement consacre une activité née un peu par hasard. «À l'origine de ce site, en 1989, nous souhaitions avant tout répondre à une double problématique de décharge de gravats issus de notre activité -il fallait aller toujours plus loin pour ce faire- et d'approvisionnement en granulats», se remémore Georges Lingenheld. La dimension environnementale n'était pas la priorité à l'époque, reconnaît le dirigeant. Elle n'était pas non plus aussi pressante dans l'opinion publique. Il n'empêche, la résolution de cette problématique industrielle il y a plus de 20 ans donne aujourd'hui un coup d'avance au groupe.

Près de 5 millions de tonnes recyclées depuis les débuts ont permis à Lingenheld Environnement d'arriver à des qualités de graves permettant au groupe de les intégrer dans les couches supérieures, dites "nobles", des enrobés que l'entreprise soeur Lingenhed Travaux Publics couche sur les routes du Grand Est. Ces graves recyclés pouvant entrer à hauteur de 30% dans la composition de nouveaux enrobés. «C'est un vrai plus dans un contexte où la plupart des appels d'offres, publics et même privés, intègrent désormais une dimension environnementale». Aujourd'hui, 30% de ces graves sont vendus à l'extérieur.

Une force pour le groupe

Le reste sert donc à alimenter Lingenheld TP, porte-étendard d'un groupe aux multiples ramifications qui l'emmènent également d'une activité de lotissements (300 parcelles vendues tous les ans dans le Grand Est!) à une structure dédiée au désamiantage, intervenue sur des chantiers importants comme celui du Palais des festivals de Cannes, en passant par la démolition.

Basé à Dabo, en Moselle, mais avec le plus gros de son activité (et 300 de ses 500 salariés et intérimaires) en Alsace, le groupe Lingenheld bénéficie de cette diversification sectorielle et géographique. Sectorielle d'abord, parce que les différents métiers, certains alimentant automatiquement les autres (les commandes du TP à l'environnement, par exemple), permettent de lisser les cycles et de dégager une rentabilité, qui oscille entre 4 et 5%, soit nettement mieux que la moyenne du secteur des travaux publics, plutôt autour de 1,5%.

Géographique ensuite, parce qu'ainsi que le reconnaît Georges Lingenheld lui-même, son implantation à la "frontière" alsaco-lorraine est «une force pour le groupe. Si nous n'étions qu'à Strasbourg, nous n'irions pas en Lorraine et ce serait dommage car les métropoles y sont dans une bonne dynamique», conclut-il.

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