D’ici 2024, le stade de football de la Meinau aura retrouvé une nouvelle jeunesse. L’enceinte actuelle, inaugurée en 1984 pour l’Euro de football organisé en France, aura une capacité de 32 000 places contre 26 000 actuellement.
À l’époque, le coût de la rénovation s’était chiffré à 120 millions de francs, soit 34 millions d’euros de 2016. Les travaux, qui devraient être lancés en 2021, sont estimés à 100 millions d’euros. Ils sont portés à hauteur de 50 M€ par l’Eurométropole de Strasbourg, propriétaire de l’infrastructure (25 M€ de financement et 25 M€ en prêt remboursés par les loyers), à 25 M€ par la Région Grand Est et à parts égales à 12,5 M€ par la Ville de Strasbourg et le Département du Bas-Rhin. À cela s’ajouteront environ 5 millions d’euros investis par le club pour les travaux d’équipement et d’aménagement des terrains d’entraînement.
L’ambition d’un club de Ligue 1
Alors que le Racing Club de Strasbourg Alsace jouait, samedi 18 mai, le dernier match d’une saison qui l’a vu remporter la Coupe de la Ligue, Robert Herrmann, président de l’EMS, estime que « la rénovation doit permettre au stade d’accompagner la progression du club et d’accueillir de grandes compétitions internationales ».
« Nous voulons avoir la vision d’un stade de demain avec l’ambiance d’aujourd’hui. »
Chaque année, le club investit 1,5 million d’euros dans des travaux de maintenance et de mise aux normes. Cependant, le président de l’Eurométropole souligne « qu’il faut passer à une autre étape. L’investissement apporte un outil avec de belles prestations et la concertation entre les collectivités et l’équipe dirigeante du club est de qualité. » En tant que propriétaire de l’infrastructure, l’Eurométropole a fait le choix d’une maîtrise d’ouvrage publique pour « un calendrier maîtrisé et une relation simplifiée entre propriétaire et club ».
20 millions d’euros de budget supplémentaire
Remonté en Ligue 1 depuis deux saisons, après avoir été relégué en CFA 2 en 2012, le Racing Club jouera en Europa Ligue dès juillet. Les enjeux de progression du club s’accompagnent d’un enjeu business pour le stade en tant qu’infrastructure. « Le budget du club s’élève à 42 millions d’euros par an, mais, actuellement, celui-ci n’est plus extensible. Nous voulons avoir la vision d’un stade de demain avec l’ambiance d’aujourd’hui », estime Marc Keller, président du Racing Club. L’objectif du club est de gagner 15 à 20 millions d’euros de recettes annuelles pour pérenniser sa place en Ligue 1 et se positionner dans « le milieu stable des clubs de L1 à 60 à 90 millions d’euros de budget », poursuit l’ancien joueur professionnel devenu président du Racing.
Selon Marc Keller, la hausse du budget peut passer par les droits TV, les transferts des joueurs et un travail sur le stade. L’augmentation de la jauge contribue ainsi à accroître les recettes de billetterie. Le Racing compte aussi sur le développement de l’hospitalité lors d’événements business, notamment avec un espace de réception de 8 000 m² et l’accueil de compétitions internationales. Le stade reconfiguré doit être livré en 2024, année d’organisation des Jeux Olympiques à Paris.
En attendant, une concertation publique est ouverte jusqu’au 12 juillet, afin de débattre des objectifs et des caractéristiques du projet, de ses enjeux socio-économiques et de ses impacts sur l’environnement et l’aménagement du territoire.
