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Le spécialiste de l'inclusion Solivers adapte ses activités à la crise
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Le spécialiste de l'inclusion Solivers adapte ses activités à la crise

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Composée de quatre entreprises de l’économie sociale et solidaire, Solivers accompagne le parcours d’inclusion professionnelle de 90 salariés en situation de handicap. La société coopérative d’intérêt collectif bas-rhinoise a fait de l’adaptation son créneau. Aujourd’hui, elle cherche à utiliser cette capacité pour se renouveler pendant la crise.

Pierre Hoerter, viticulteur à l'origine, s'est dirigé vers l'inclusion des personnes en situation de handicap en prenant la présidence de la Scic Solivers — Photo : Charlotte Stiévenard - Le Journal des Entreprises

« Le fait de penser adaptation du matin au soir aide en situation de crise », résume Pierre Hoerter, le président de Solivers (4 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019, 90 salariés), une société coopérative d’intérêt collectif (Scic) fondée en 2012 à Molsheim (Bas-Rhin). Quatre entreprises et associations de l’économie sociale et solidaire en font partie : l’Adapei Papillons Blancs d’Alsace, La Main Verte, le Domaine du Stierkopf et AVS Traiteur Engagé. Toutes sont des structures qui accompagnent l’inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap dans différents domaines comme la restauration et l’agriculture. L’actionnariat est notamment composé du constructeur KS Construction, basé à Bischheim (Bas-Rhin), et de la Scic parisienne La Fabrique des territoires innovants, spécialiste elle aussi de l’inclusion.

Cette culture de l’adaptation a été utile en 2020, année particulièrement difficile notamment pour AVS Traiteur « qui organisait des évènements de 20 à 1 000 personnes », indique Pierre Hoerter. Son chiffre d’affaires devrait baisser de plus de 50 %. Pour remédier à cela, le traiteur a lancé dès le premier confinement un nouveau service de livraison à domicile, Food’AVS. Le personnel, formé et accompagné au quotidien, « a dû répondre à de nouvelles missions comme la livraison aux particuliers ou l’encaissement », explique le président de Solivers.

Une nouvelle clientèle de particuliers

Le Domaine du Stierkopf s’est lui aussi adapté aux conséquences de la crise. La moitié de ses produits (vin et production maraîchère depuis deux ans) était destinée à AVS Traiteur. Avec la crise, « nous avons donc dû aller chercher une clientèle de particuliers pour les légumes », raconte Pierre Hoerter. Il évalue la baisse du chiffre d’affaires entre 15 et 20 % pour cette entité. Elle devrait être équivalente pour l’association La Main Verte, qui s’est elle aussi lancée dans de nouvelles prestations de service, en plus de la main-d’œuvre pour la viticulture et l’agriculture. « Nous sommes allés chercher de nouveaux chantiers, comme de l’entretien environnemental et du désherbage de cimetière », décrit Pierre Hoerter. L’activité de l'Adapei Papillons Blancs d’Alsace, à Molsheim, elle aussi centrée sur l’entretien des espaces verts, a quant à elle été peu touchée.

Une requalification de la dette dans l’ESS

Sur les 90 salariés de Solivers, une vingtaine a été placée au chômage partiel en 2020. Aujourd’hui, les conséquences du deuxième confinement semblent plus psychologiques qu’économiques. « Dans les équipes, on sent une véritable inquiétude », explique Pierre Hoerter, qui a fait appel à un prêt garanti par l’État de 80 000 euros.

Pour 2021, il se veut positif, même si quelques craintes subsistent : « La question de la dette et du remboursement des prêts risque d’être compliquée. Nous sommes quelques entreprises de l’économie sociale et solidaire qui militent pour une requalification d’une partie de cette dette en quasi-fonds propres », plaide le président de Solivers.

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