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Le réseau associatif APA développe sa culture entrepreneuriale
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Le réseau associatif APA développe sa culture entrepreneuriale

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Le Réseau APA a un nouveau visage. Matthieu Domas a pris la tête de ce réseau mulhousien d’associations et de sociétés spécialisées dans l’aide à la personne en début d'année. Il compte y développer la culture entrepreneuriale tout en gardant l'ADN associatif et prépare le lancement d'une marque d'aide à domicile.

Le nouveau directeur général du Réseau APA, Matthieu Domas, a rejoint ce réseau associatif en 2009. Il est issu du monde de l'industrie — Photo : ©Charlotte Stiévenard

« Nous sommes des entrepreneurs sociaux. » C’est ainsi que Matthieu Domas, nouveau directeur général du Réseau APA (Association d’aide aux personnes âgées) depuis le début d’année, préfère décrire ce réseau associatif né en 1947 pour venir en aide aux seniors du Haut-Rhin. Ce réseau basé à Mulhouse compte aujourd’hui 18 membres dont 15 associations et trois sociétés oeuvrant dans les services à domicile, les résidences pour seniors, les crèches et l’accompagnement social des familles. Elles comptabilisent ensemble 122 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 5 150 salariés et 1 005 bénévoles. « L’objectif est de faire perdurer le modèle associatif », précise le directeur général, qui a remplacé Pierre Kammerer, parti à la retraite.

Une nouvelle marque d’aide à domicile associative

Malgré la crise du coronavirus, le Réseau APA poursuit son développement. D’ici fin 2020, avec six autres associations françaises, il va présenter Adélaïde, une nouvelle marque nationale d’aide à domicile associative. « Cette licence de marque sociale aura vocation à permettre à toutes les associations présentes en France d’exister et d’être visibles », explique le dirigeant. Une SAS a été créée pour l’occasion et Matthieu Domas en est le président. Les associations qui souhaitent utiliser cette marque collaborative payeront une cotisation. Ces sommes seront réinvesties dans la communication et permettront de rembourser les apports en trésorerie réalisés par les fondateurs. La marque Adélaïde, qui compte aujourd’hui 35 associations, vise la centaine d’ici trois ans.

L’avenir est dans la « silver économie »

Par ailleurs, Matthieu Domas souhaite « ramener l’APA au cœur de la vie des entreprises, en créant des ponts avec des sociétés locales en matière d’innovation ». C’est la raison pour laquelle le Réseau APA a lancé le fonds d’investissement Genalia il y a trois ans. Doté d’un million d’euros, il investit notamment dans la "silver économie" (ensemble des marchés et activités économiques liés aux plus de 60 ans). Parmi les sociétés financées, le créateur mosellan de plateformes numériques Hakisa, avec qui il a lancé Facilien, un réseau social pour les seniors et les professionnels du bien vieillir et du médico-social. Genalia a également investi dans la plateforme de télémédecine du strasbourgeois Toktokdoc.

« Nous voulons développer des systèmes prédictifs pour reconnaître des signaux avant-coureurs d’une perte d’autonomie, ajoute Matthieu Domas. Dans une de nos résidences pour personnes âgées, nous installons des sols connectés pour détecter les chutes. Notre société de téléassistance développe des produits nouveaux pour permettre aux personnes de sortir et d’être géolocalisées. » Le réseau est ainsi en lien avec des industriels de la région, comme les fabricants de composants électroniques, le bas-rhinois Socomec et le franco allemand Hager.

Malgré tous ces projets, le Réseau APA va devoir surmonter, cette année, les conséquences du coronavirus. Au 1er semestre 2020, le manque à gagner a été de 3 millions d’euros. « Nous ne compenserons pas le chiffre d’affaires, mais nous allons essayer de compenser le résultat », explique Matthieu Domas. Pendant le confinement, 800 salariés ont été placés en chômage partiel. À l’année, cette mesure devrait permettre d’alléger les charges.

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