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Le nouvel exploitant privé des Ports de Mulhouse-Rhin bientôt dévoilé
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Le nouvel exploitant privé des Ports de Mulhouse-Rhin bientôt dévoilé

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La concession des Ports de Mulhouse-Rhin, qui regroupent les ports d’Ottmarsheim, de Huningue et de l’île Napoléon, arrive à échéance cette année. La création d’une nouvelle plateforme portuaire, inaugurée le 21 juin dernier à Village-Neuf, constitue un des derniers gros investissements réalisés par le port avant l’arrivée d’un opérateur privé.

— Photo : © Adelise Foucault

Selon Gilbert Stimpflin, président de la CCI Alsace Eurométropole Mulhouse et président des Ports de Mulhouse-Rhin, les négociations sont aujourd’hui bien avancées avec le futur gestionnaire du port. La concession des Ports de Mulhouse-Rhin, qui regroupe les ports d’Ottmarsheim, de Huningue et de l’île Napoléon, arrive à échéance cette année. « La consultation des opérateurs privés s’est tenue en début d’année. Les réponses sont parvenues en avril, les négociations se poursuivent sur l’année. La Semop devrait voir le jour en juin 2020 », annonce l’élu.

Cette Semop, société d’économie mixte à opération unique, aura vocation à réunir collectivités (détenant 51 % du capital) et un acteur privé pour assurer la gestion du port. Historiquement, la CCI Alsace Eurométropole Mulhouse assurait seule son exploitation. En 2017, elle a fédéré autour d’elle l’État, Voies Navigables de France (VNF), la Région, les communautés d’agglomération Mulhouse Alsace Agglomération (M2A) et Saint-Louis Agglomération au sein d’un Syndicat mixte ouvert.

Booster le 3e port fluvial français

Ce SMO constituait ainsi la première étape vers la constitution future d’une Semop, le projet s’inscrivant dans le cadre de la fin des concessions portuaires à l’horizon 2019. Avec une ambition : « accélérer le développement d’un port qui est aujourd’hui le troisième port fluvial de France ». Chaque année, près de neuf millions de tonnes de marchandises transitent par la route, le rail et le fleuve, via les Ports de Mulhouse-Rhin, qui emploient 50 personnes. « Les Ports représentent un atout important pour la compétitivité de l’Alsace », appuie Gilbert Stimpflin.

Celui-ci se réjouit que les collectivités locales se soient fédérées avec succès autour de ce projet. « Sans les élus, facilitateurs économiques, il ne serait pas possible pour la CCI de gérer l’infrastructure en proximité », estime le président de la CCI, qui salue notamment la prise de risque des différents acteurs du dossier pour créer une nouvelle plateforme portuaire à Village-Neuf. Celle-ci vient d’être inaugurée le 21 juin dernier. Il s’agit probablement d’un des derniers gros investissements réalisés par le port avant l’arrivée d’un opérateur privé.

Nouvelle plateforme portuaire à Village-Neuf

4,20 M€ ont été investis par la SMO – avec le soutien de l’État, de la Région et du Département 68 à hauteur de 40 % - dans la création de cette nouvelle plateforme portuaire. D’une superficie de 25 000 m², elle est équipée d’un poste de déchargement et d’un pont-bascule. Deux entreprises, Sassi et Vulkatec, s’y sont installées et y occupent la totalité de l’espace. Près de 45 000 tonnes de marchandises (sable de lave, ballast, basalte…) ont déjà transité depuis le début de l’année sur l’infrastructure.

Près de 45 000 tonnes de sable de lave, ballast ou encore basalte ont déjà transité depuis le début de l’année par l’infrastructure, suite à l'implantation des entreprises Sassi et Vulkatec — Photo : © Adelise Foucault

Vulkatec (75 personnes, CA 2018 : 23 M€) est un producteur allemand de substrat minéral d’origine volcanique. « Nous étions déjà sur le port de Huningue, mais nous avions besoin d’un espace plus important compte tenu de notre développement. Nous voulions bénéficier de notre propre plateforme pour adresser nos marchés suisse et français », indique Dominique Leroux, en charge du développement commercial de l’entreprise – qui compte le strasbourgeois Soprema parmi ses clients - sur la France et la Suisse Romande.

Des extensions déjà envisagées

Problématique similaire pour Sassi, société de vente en gros de minerais et métaux (ballasts, substrats, etc.) reprise il y a deux ans par Julien Herzog, qui entend notamment développer le marché suisse depuis cette plateforme. L’entreprise, basée à Sausheim, appartient au groupe Tozzo (300 personnes), entreprise de génie civil suisse. « Notre objectif est d’atteindre un volume de 100 000 à 150 000 tonnes par an avec une montée en puissance progressive », indique Julien Herzog, qui prévoit de doubler son chiffre d’affaires cette année, de 2,50 M€ en 2018.

Confortée par le succès de cette nouvelle plateforme, la SMO y envisage d’autres extensions sur cette infrastructure qui pourrait à terme s’étendre sur près de 80 000 m². « 25 000 m² pourraient rapidement être ajoutés », annonce Gilbert Stimpflin, qui devrait prochainement dévoiler l’identité du futur gestionnaire privé des Ports de Mulhouse-Rhin.

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