L’entreprise centenaire Valfleuri, fondée en 1922, poursuit son cheminement vers plus de durabilité. Le fabricant de pâtes (CA 2022 : environ 30 millions d’euros, autour de 100 salariés) s’est équipée d’une machine à encartonner, appelée étuyeuse, opérationnelle depuis le début d’année. L’investissement de plus de 2 millions d’euros doit être soutenu à hauteur d’environ 20 % par le plan France Relance et la Région Grand Est. Il permet de remplacer les emballages plastiques pour les gammes bio, HVE (Haute valeur environnementale) et les légumineuses de l’entreprise implantée en périphérie mulhousienne à Wittenheim.
Montée en régime
Le déploiement du nouvel outil et la formation des salariés ont nécessité deux années. Son exploitation monte progressivement en régime. À terme, les gammes de pâtes d’Alsace IGP (Indication géographique protégée) aux sept œufs frais pourraient aussi bénéficier de ce conditionnement. S’il s’inscrit dans l’air du temps, le passage à l’emballage carton correspond à une politique de RSE (responsabilité sociale et environnementale) et une stratégie de diversification anciennes. " Dans les années 2010, notre clientèle de la grande distribution s’est concentrée. Nous avons cherché à nous diversifier en restant sur des produits qualitatifs pour occuper les terrains que ne peuvent pas occuper les gros acteurs internationaux ", expliquent d’une voix Sabine Marienne, directrice générale et héritière de la saga familiale, et Jérôme Marienne, directeur commercial et achats.
Dès 1999, l’entreprise a obtenu le label Agriculture biologique. Toutes ses gammes de pâtes alsaciennes sont passées aux œufs de poules élevées en plein air en 2010. En 2021, la PME a lancé une nouvelle gamme de pâtes au blé dur issu d’exploitations certifiées HVE. La nouvelle étuyeuse utilise un carton issu de bois labellisés FSC (Forest Stewardship Council), en " grande partie acheté en Alsace ", ajoute Sabine Marienne.
Une centaine de produits développés chaque année
La stratégie globale semble payer, en dépit des incertitudes et de la volatilité des prix des matières premières ces dernières années. "Depuis 2014, les volumes produits sont en hausse constante de 3 % par an ", affirme Jérôme Marienne. Sabine et Jérôme Marienne mettent également en avant le travail du service " nouveaux produits ", dont les trois salariés développent chaque année une centaine de produits. " Nous sommes à l’initiative et nous répondons aussi à la demande de nos clients. Cela nous permet de nous distinguer de nos concurrents, d’autant plus dans le contexte actuel ".
L’entreprise indépendante se présente comme le troisième fabricant de pâtes alimentaires en France et le premier en Alsace. En plus des ventes à sa marque, elle réalise 20 % de ses ventes auprès des acteurs français de la grande et moyenne distribution à marques de distributeur, 20 % en business to business et 40 % à l’export. Valfleuri souhaite " renforcer ses ventes dans le Grand Est et les développer en Europe ", précise le directeur commercial et achats. Pour sensibiliser à la préparation spécifique des pâtes aux œufs, l’entreprise a aussi participé à l’édition d’un livre de cuisine, paru l’automne dernier aux éditions Marie-Claire.
