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Le fabricant de machines Schermesser se développe sur le marché de l’isolation
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Le fabricant de machines Schermesser se développe sur le marché de l’isolation

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Avec la livraison d’une première ligne de production pour la fabrication d’isolant à un client français, le concepteur de machines haut-rhinois Schermesser réussit à diversifier son portefeuille clients. Avant son redressement judiciaire clôturé en 2019, il était spécialisé dans le secteur du bois.

Jean-Christophe Massotte a repris la société Schermesser en 2013 — Photo : Schermesser

Le haut-rhinois Schermesser, installé à Guewenheim, a réussi à diversifier son portefeuille client. Au premier trimestre 2022, celui qui était au départ spécialisé dans les machines industrielles pour le bois a livré sa première ligne de production pour la fabrication d’isolant à un client français. Suivront deux autres en Espagne et une en Belgique en 2023.

Cette diversification était l'objectif de cette société sortie d'un redressement judiciaire début 2019. Son client principal s’était tourné vers la concurrence provoquant un arrêt de travail de plusieurs mois dans l'usine. "Nous étions mono secteur, indique Jean-Christophe Massotte, le PDG qui a repris en 2013 cette société fondée en 1992. Nous étions spécialisés dans la fabrication de lignes de production pour le bois. Notre client principal, Swiss Krono, représentait alors 80 % de notre chiffre d’affaires".

Multiclients et multisecteurs

Trois ans plus tard, le groupe Schermesser réalise dix millions d’euros de chiffre d’affaires pour une trentaine de collaborateurs. Son site principal (20 collaborateurs) compte un bureau d’études et la fabrication, son site de Trévoux (dix collaborateurs), dans le Rhône, est spécialisé dans les tableaux électriques et l’automatisation (informatique) et une unité commerciale de deux personnes avec un bureau d'études est située en Allemagne, à Munich. "Nous sommes devenus multiclients dans le bois et multisecteurs en général", ajoute le dirigeant. Aujourd’hui, l’acier représente moins d’un pourcent du chiffre d’affaires de la société, le reste étant réparti équitablement entre le bois et l’isolation.

En 2019, une opportunité a permis à la société alsacienne de se lancer dans ce dernier secteur. Schermesser travaillait avec un fournisseur munichois (Allemagne), SMB David, spécialisé dans ce domaine. Alors qu’il a été placé en liquidation judiciaire, Schermesser a pu reprendre deux collaborateurs qui sont aujourd’hui les deux salariés de son site munichois.

Des cycles d’investissement longs

À terme, la société souhaiterait équilibrer son chiffre d’affaires entre le métal, le bois et l’isolation, "mais nous sommes sur des cycles d’investissement très longs et dans le métal, nos clients investissent peu tant que leurs machines fonctionnent. Actuellement ils se concentrent plutôt sur les économies d’énergie. Dans le secteur du bois, où de nouveaux produits comme des cuisines sortent régulièrement, nos clients sont obligés d’investir. C’est un marché qui se porte bien depuis la crise sanitaire", estime le dirigeant. Schermesser compte entre 50 et 100 clients. Le plus gros ne représente que 20 % de son chiffre d’affaires. Il s’agit principalement de gros groupes internationaux, les lignes de production coûtant entre 1 et 5 millions d’euros.

En 2019, Schermesser a quitté son siège d’Altkirch (Haut-Rhin) où il possédait 3 000 m² en propre pour Guewenheim. Il est en location sur une surface équivalente mais la revente de l'ancien site lui a permis d'obtenir de la trésorerie, nécessaire pour sortir du redressement judiciaire. Désormais, la société veut mettre en place un service de R & D de deux à trois personnes d’ici à 2023. "Nous souhaitons développer des machines en amont et ne plus attendre les demandes des clients", dévoile Jean-Christophe Massotte.

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