Trois ans après l’installation d’un nouveau portique conteneur, l’activité du terminal multimodal (quatre collaborateurs) de Lauterbourg a enfin pu être lancée l’été dernier. Lauterbourg Rhine Terminal a obtenu la concession en avril 2020, accordée pour cinq ans et huit mois par les ports de Strasbourg (CA 2020 : 30 M€, 210 collaborateurs). L’actionnaire principal de l’opérateur est Paris Terminal à 40 %, suivi des ports de Strasbourg (30 %), puis du strasbourgeois Haeger & Schmidt Logistics (15 %), filiale du groupe allemand (CA 2020 : 175 M€, 250 collaborateurs) du même nom, et de la Compagnie Fluviale de Transport (15 %), filiale de l’armateur fluvial et maritime français Sogestran (CA 2020 : 5,88 M€), dont le siège est au Havre (Seine-Maritime).
Un portique dédié aux conteneurs
Paris Terminal (CA 2020 : 8,43 M€, 38 collaborateurs) s’occupe de la manutention, tandis que la filiale strasbourgeoise de Haeger & Schmidt Logistics (CA : 20 M€, 20 collaborateurs en comptant Euro Terminal Kehl en Allemagne) et CFT organisent le transport. "D’ici trois à cinq ans, nous souhaitons atteindre les 20 000 conteneurs équivalent vingt pieds", vise Geoffrey Caillot, le directeur administratif et financier de Paris Terminal et directeur général de Lauterbourg Rhine Terminal. En plus du portique dédié aux conteneurs, le terminal compte également une rampe ro-ro pour charger des objets roulants comme des véhicules et un portique dédié aux colis lourds (200 tonnes) depuis le début des années 1970. "Ce portique est un atout, explique Geoffrey Caillot, car de nombreuses entreprises de la région y faisaient appel. Malheureusement, il doit être mis aux normes. Sa réfection devrait durer au moins 24 mois." En 2018, les ports de Strasbourg ont ajouté un portique conteneurs d’une capacité de 29 conteneurs de l’heure, ainsi que deux reachstackers, des véhicules de manutention des conteneurs.
Attirer des compagnies maritimes
Environ 12 à 14 millions d’euros doivent être investis dans les quinze prochaines années : "soit vers le développement du fluvial, avec une extension de quai, un portique supplémentaire, une aire de stockage, soit vers le ferroviaire avec un doublement et une extension des deux voies de 400 mètres, un cavalier, une aire de stockage", indique Geoffrey Caillot. Pour l’instant, la répartition de l’investissement et les choix stratégiques sont encore en discussion.
Le port compte également une réserve foncière de 15 hectares déjà disponibles, avec 25 hectares supplémentaires aménageables sur demande. Lauterbourg Rhine Terminal veut attirer des compagnies maritimes pour qu’elles installent leurs dépôts. Selon Évelyne Ulm, la responsable d’agence de Haeger & Schmidt Logistics à Strasbourg, "c’est difficile, car ces dernières années, ils essayent de réduire ce type d’entrepôts, mais les ports de la région, Strasbourg ou encore Kehl et Wörth en Allemagne, n’ont plus beaucoup de place". En attendant, Lauterbourg Rhine Terminal travaille avec les clients locaux, notamment le site du groupe de construction Eiffage à quelques centaines de mètres de là. "Nous n’allons pas créer de nouveaux flux, mais prendre des parts de marché sur ce qui existe déjà", ajoute Évelyne Hum, misant sur l’industrie transfrontalière du Nord de l’Alsace.