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La SIG attend le feu vert de l’Eurométropole pour lancer son arena
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La SIG attend le feu vert de l’Eurométropole pour lancer son arena

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Le club de basket strasbourgeois, la SIG, est suspendu à la décision de l'Eurométropole pour concrétiser son projet d'arena. Le dossier, ouvert il y a cinq ans, est chiffré à 40 millions d'euros, en partie financé par les collectivités. L'Eurométropole reste prudente quant à sa participation au projet.

— Photo : © Lucie Dupin

C’est un dossier ouvert il y a cinq ans. Pour accompagner les performances sportives de son équipe, le club de basket de la SIG Strasbourg veut se doter d’une arena agrandie passant de 6000 à 8000 places et équipée de 4000 m² de commerces et d'espaces de loisirs au coeur du quartier d'affaires du Wacken. Le projet, dont le coût est évalué à 40 millions d’euros a l’aval des banques et d’une partie des collectivités. Pour être lancé, le dossier nécessite le feu vert de l’Eurométropole de Strasbourg, propriétaire de l'actuel Rhenus.

Le projet d’arena, ou la transformation du Rhenus, était au départ estimé à 30 millions d’euros, financés en majorité par le privé, avec un apport du Crédit Mutuel pour la partie naming. Depuis mai 2018, date à laquelle ce partenariat a été officialisé sans pour autant dévoiler le montant de cette apposition de nom, l’arena est dénommée Crédit Mutuel Forum. Entre temps, le dossier a coûté plus cher que prévu, notamment « en raison de normes de sécurité draconiennes et nous ne pensions pas être redevables de la taxe foncière qui s’élève à 350 000 euros par an », reconnaît Martial Bellon, président de la SIG.

Un projet privé financé avec l'aide des collectivités

Le budget est alors passé à 40 millions d’euros dont 17,1 millions financés par les collectivités. Si la Région Grand Est, le Département du Bas-Rhin et la Ville de Strasbourg ont délibéré sur leur participation financière, l’Eurométropole de Strasbourg attend pour se prononcer en raison « d’un appel grandissant aux collectivités et à la complexité du dossier de plus en plus mixte », estime Robert Herrmann, président de l’EMS. Le dossier à 40 millions d’euros est financé par emprunts bancaires et 17,1 millions apportés par les collectivités, l’Eurométropole étant appelée, quant à elle, à garantir 50% d'un des emprunts de 13 millions d’euros et à apporter une subvention de 3,9 millions d’euros.

A la demande de Robert Herrmann, une mission d’expertise économique et financière de la direction régionale des finances publiques a examiné le dossier et le cabinet Deloitte a été missionné pour évaluer les risques encourus par les collectivités. Les conclusions en appellent à la vigilance quant « aux risques de dérapage du coût du projet de construction, l’exploitation du centre commercial et le potentiel de revenus tirés de l’organisation d’événements extra sportifs ».

Un soutien des banques qui arrive à échéance

De son côté, la SIG rappelle être accompagnée par ses partenaires financiers. BNPPARIBAS, la Caisse d’Epargne Grand Est, le Crédit Agricole Alsace-Vosges et la Banque Palatine ont validé le budget prévisionnel ainsi que la Banque de Territoires (groupe CDC). Martial Bellon l’affirme, « tout est prêt pour démarrer. Tout le directoire de la SIG et tous ses actionnaires, dont une grosse centaine d’entreprises du territoire, comptent sur une délibération rapide de l’Eurométropole ».

Et le temps presse pour la SIG puisque l’engagement des banques court jusqu’à décembre 2019. Le club espère alors que le conseil communautaire de l’Eurométropole de fin novembre mettra à l’ordre du jour de ses délibérations le bail emphytéotique en tant que propriétaire du Rhenus, la subvention et la garantie d’emprunt.
Dans l’hypothèse où l’EMS ne se prononce pas en faveur d’un accompagnement du projet, le maire de Strasbourg Roland Ries a annoncé que la Ville demanderait un transfert de compétence et de la propriété du Rhenus et de son terrain. L’édile a fait savoir que « compte tenu des engagements des banques, qui ont fait leur propre analyse économique et analyse de risques, et ont considéré que le projet économique de la SIG était viable, nous devons porter avec ardeur et enthousiasme ce projet nécessaire, qui n’a d’ailleurs aucune alternative ». Cependant, le délai de ce transfert dépasserait celui de l'engagement des partenaires bancaires. La prochaine échéance est donnée ce vendredi 25 octobre, date à laquelle Martial Bellon et son équipe sont invités à expliquer à nouveau l’intérêt du dossier devant les élus de l’EMS.

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