La Fondation de l’Université de Strasbourg, opérationnelle depuis 2010, a bouclé fin 2022 sa deuxième collecte de dons. Lancée en 2018, cette campagne baptisée "Tous Nobels" a permis de récolter plus de 36 millions d’euros versés à des projets menés par l’Université de Strasbourg et les Hôpitaux universitaires de Strasbourg. En cumulant les deux campagnes, dont la première a ouvert en 2010, la fondation a collecté près de 56,5 millions d’euros, provenant à 90 % de dons d’entreprises siégeant dans la région ou de filiales.
On y retrouve les grands noms du paysage industriel alsacien, comme Hager, Soprema, Socomec, le Crédit Mutuel, mais aussi des ETI et PME. "70 % des dons viennent d’Alsace et 30 % d’autres régions", précise Régis Bello, président de la fondation et ancien PDG du groupe industriel alsacien De Dietrich. En contrepartie de leurs dons, les entreprises peuvent bénéficier de déductions fiscales.
Élan pendant la crise sanitaire
Les dons financent des bourses d’études (135 donateurs pour 1,3 million d'euros), tout autant que des actions d’amélioration de l’accueil des patients ou encore des conditions de travail du personnel soignant, avec par exemple la Maison de l’éducation thérapeutique (20 donateurs, 1,3 million d'euros) au sein des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg.
"Le Covid et la crise sanitaire qu’il a engendrée a provoqué un élan de solidarité naturel et spontané envers la précarité étudiante et les besoins dans les hôpitaux", analyse Régis Bello. 1 030 donateurs ont ainsi soutenu le fonds d’urgence (1,3 million d'euros) des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. Édouard Sauer, dirigeant du groupe de promotion immobilière KS Groupe (CA 2021 : 175 millions d’euros ; 330 salariés) en fait partie. "Pendant le Covid, l’activité était en pause, nous étions spectateurs avec l’envie d’être acteurs. Nous avons versé un don de 100 000 euros et avons créé un élan avec nos salariés. Chacun de leurs dons auprès de la Fondation de l’Université a par ailleurs été doublé par l’entreprise", explique le dirigeant.
Si la Fondation envisage déjà une prochaine campagne de dons, ouverte sur une période de quatre à cinq ans, elle ne pense pas la lancer avant un travail préparatoire d’environ deux ans. Michel Deneken, président de l’Université de Strasbourg, reste en effet prudent : "les entreprises donnent en fonction de leurs résultats. La prochaine campagne pourrait être plus difficile car l’argent se fait plus rare. Il ne faudra pas ignorer certains thèmes en accord avec une société qui bouge et évolue." Enjeux environnementaux et sociétaux pourraient ainsi être placés au centre de la prochaine campagne de dons.
