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La deeptech Qfluidics lève 920 000 euros pour recruter
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La deeptech Qfluidics lève 920 000 euros pour recruter

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La deeptech strasbourgeoise Qfluidics, qui a mis a point un tube à parois liquides pour le marché de l’industrie pharmaceutique, boucle sa première levée de fonds. Cette bouffée d’air permet à la start-up de recruter quatre personnes d’ici fin avril, afin d’améliorer sa technologie et d’acquérir de nouveaux clients.

Thomas Biellmann (à gauche) et Vincent Marichez (à droite), docteurs en chimie et cofondateurs de Qfluidics — Photo : Isabelle Maradan

L'entreprise strasbourgeoise Qfluidics, qui développe une technologie de rupture de tube "liquide" pour l'industrie pharmaceutique, a réalisé mi-février une première levée de fonds de 920 000 euros. Ce tour de table a réuni Alsace Business Angels (ABA), le réseau régional de business angels Yeast, un troisième investisseur privé souhaitant rester anonyme, Bpifrance (via une bourse French Tech Emergence) et la Région Grand Est. Créée en mai 2019, cette start-up "deeptech" a été cofondée par Thomas Hermans, docteur en ingénierie biomédicale, Vincent Marichez et Thomas Biellmann, docteurs en chimie. Les trois cofondateurs restent majoritaires de la SAS au capital social de 50 001 euros.

Qfluidics propose une innovation destinée à l’industrie pharmaceutique : un tube à parois liquides qui permet de "faire couler ce qu’on veut à l’intérieur du tube sans que cela ne se mélange", vulgarise Vincent Marichez. Ce tube liquide, constitué d'un liquide magnétique appelé "ferrofluide", se déforme à loisir, sans rompre, et permet à un autre liquide, même fragile, d’y circuler sans s’abîmer. Et s’il y a des particules solides dans le liquide qui y circule, elles ne viennent plus boucher les canaux.

Premier client : un industriel italien

Cette innovation, gratifiée d'un Grand Prix i-Lab (concours d'innovation de Bpifrance) en 2020, est principalement destinée à l’industrie pharmaceutique, où l’entreprise a trouvé un premier client. Début 2023, elle a signé un contrat à 100 000 euros avec un industriel italien. "Nous faisons du sur-mesure. Nous accompagnons ce client dans le passage à un procédé en flux continu qui, pour résumer, permet une production ininterrompue. Nous allons concevoir et développer des tubes liquides, des réacteurs en flux continu - notre cœur de technologie -, spécifiquement pour cet industriel qui transforme son mode de production", explique Vincent Marichez.

La chimie à flux continu est "un outil d’optimisation, avec 20 à 30 % de gains sur les coûts opérationnels par rapport à la chimie en mode discontinu classique (en batch)", complète Thomas Biellmann. L’entrepreneur, également titulaire d’un master spécialisé en ingénierie de projets innovants, ajoute que "les normes environnementales poussent également le passage à un nouveau procédé en flux continu plus propre et moins consommateur en matières premières et en énergie". Pour acquérir des nouveaux clients, les associés font appel à un business developer à mi-temps en externe.

En quête de deux perles rares

Deux recrutements sont déjà effectifs. "Un chimiste spécialisé dans le développement des liquides magnétiques et une technicienne, qui fera les analyses de routine", précise le cofondateur. Mi-avril, Qfluidics devrait également accueillir un chimiste spécialisé en flux continu avec une expérience industrielle. "Un profil nouveau et rare", commente Thomas Biellmann. L’autre perle rare recherchée, c’est "une personne qui va pouvoir optimiser le développement de nos tubes liquides et les améliorer, c’est-à-dire un ingénieur en développement de réacteurs", précise le cofondateur. Une deuxième levée de fonds d’environ trois millions d’euros est envisagée pour 2024.

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