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"La clinique Rhéna est la locomotive économique du nouveau quartier des Deux rives "
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Guillaume Lohr directeur général de la clinique Rhéna "La clinique Rhéna est la locomotive économique du nouveau quartier des Deux rives "

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La clinique Rhéna a ouvert ses portes il y a un an. Après un an d’activité, Guillaume Lohr, son directeur général, en tire le bilan. Cette structure juridique associative est non lucrative avec une gouvernance bénévole. La valeur ajoutée est ainsi réinvestie dans l’outil de travail. Rhéna compte 1100 professionnels dont 300 praticiens.

— Photo : J.Caurette

Le Journal des Entreprises : Quel bilan tirez-vous de la première année d’activité de la clinique Rhéna, fêtée le 15 mars dernier ?

Guillaume Lohr : Pour assurer leur pérennité, après huit ans de préparation, les trois cliniques confessionnelles Adassa, Diaconat et Saint-Odile (ndlr : respectivement juive, protestante et catholique) se sont regroupées pour former la clinique Rhéna, construite dans le quartier des Deux rives à Strasbourg. Notre mise en route a été plus difficile que prévue en raison notamment de la jeunesse de ce quartier, encore en construction. Pourtant, Rhéna y est une locomotive en termes d’activité économique. Jusqu’à l’été, nous avons certes enregistré une activité en retrait par rapport à celle des trois cliniques précédentes. Cependant, depuis l’automne, nous constatons un redressement massif de l’activité, en croissance continue depuis lors. En un an, la clinique Rhéna a accueilli 100 000 patients dans ses services. Leur taux de satisfaction s’élève à 98 %. À ceci s’ajoute l’offre pratiquée à la Maison médicale située à côté de Rhéna mais néanmoins indépendante dans sa gestion. 250 000 consultations y ont été enregistrées au cours des 12 derniers mois. Celle-ci va s’agrandir de 4000 m² d’ici fin 2018, Rhéna et la Maison formant un véritable campus médical.

Comment envisagez-vous le dénouement du contentieux administratif dont fait l’objet Rhéna ?

G.L : Rhéna engage un investissement de 42 millions d'euros (acquisition du terrain et construction du bâtiment) pour l’Institut cardiovasculaire de Strasbourg de 8000 m² adjacent au bâtiment existant. Sa mise en service est prévue début 2019 et le Groupe d'Explorations Radiologiques et Cardiovasculaires (GERC), constitué de praticiens exerçant à la clinique de l’Orangerie, propriété du groupe Elsan, doit nous rejoindre. Or, en raison d’un vice de forme, l’autorisation de déménagement du GERC, délivrée par l’Agence régionale de santé (ARS), a été annulée par le Tribunal administratif. La nouvelle direction de l’ARS souhaite partager l’activité cardiologie entre les deux sites à l’Orangerie et dans l’Institut. Or, une telle application mettrait en danger notre équilibre économique. Nous ne pouvons pas nous permettre de partager le chiffre d’affaires du service. Le déficit du CA de la cardiologie peut impacter l’activité globale de Rhéna. Ce flou administratif explique également en partie le creux de notre activité au démarrage. Malgré tout, nous sommes confiants, nous avons le droit avec nous car notre démarche est transparente et éthique au regard de notre structure non lucrative. Enfin, nous disposons d’un outil médical à la pointe sans équivalent dans le privé à Strasbourg. Rhéna ne se fera pas absorber par le groupe Elsan.

Quels sont les projets d’avenir de Rhéna ?

G.L : Nous voulons nous impliquer dans l’Eurodistrict de la santé. Rhéna est située à la frontière, pour autant, nous accueillons 1 % de patients allemands. Nous travaillons avec l’Euro Institut et des fonds européens pour développer une offre de soins franco-allemande. À titre d’exemple, il n’y a pas de maternité à Kehl. Afin d’éviter aux patientes de parcourir une trentaine de km pour accoucher, notre maternité pourrait les prendre en charge.

Propos recueillis par Lucie Dupin

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