Kirn Production avait prévu d’investir dans une extension de son site d’Illkirch-Graffenstaden, dans l’agglomération de Strasbourg. Depuis la guerre en Ukraine, le boucher, charcutier et traiteur bas-rhinois fait face à la hausse du prix des matières premières agroalimentaires. Malgré un chiffre d’affaires de 34,5 millions d’euros pour 300 collaborateurs en 2021, il a décidé de retarder son investissement jusqu’à ce que la situation se stabilise.
"Le beurre a, par exemple, augmenté de 50 %, l’huile de tournesol de 30 % depuis fin février. Nous avons des difficultés pour calculer les prix de revient", explique Patrick Kirn, le PDG de la société. S’y ajoute la hausse des prix de l’énergie, avec une facture d’électricité passée de 28 000 euros à 60 000 euros en janvier. Résultat, Kirn Production a dû augmenter ses tarifs de 18 %. Le dirigeant estime que "si rien n’est fait, nous risquons de perdre un peu moins de deux millions d’euros en 2022, soit l’équivalent de notre résultat net de 2021".
Une extension de 1 800 m²
L'entreprise familiale prévoyait de lancer cette année la construction d’une extension de 1 800 m² qui devait venir s’ajouter au bâtiment actuel de 8 700 m² installé sur un terrain de 3,7 hectares. Cette extension devait permettre d’accompagner la croissance du pôle pâtisserie-charcuterie avec une augmentation des volumes de production de 50 %. Kirn Production prévoyait également d’y installer une blanchisserie. "L’investissement calculé au départ était de six à sept millions d’euros, avec la crise sanitaire et l’augmentation du prix des matières premières dans le domaine de la construction, le projet est désormais chiffré à environ neuf millions d’euros", estime Patrick Kirn.
Un deuxième investissement devait suivre, pas encore chiffré celui-ci. Il s’agit d’une extension de 3 000 m² pour les produits traiteurs et les plats cuisinés. Kirn Production compte également se doter d’une légumerie pour éplucher et couper les légumes qu’elle achète localement, comme les pommes de terre et les oignons. Ces investissements sont donc repoussés à une date inconnue pour l’instant. Patrick Kirn estime n’avoir "aucune visibilité sur un retour à la normale".
