Grand Est : la filière bois veut booster sa visibilité
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Grand Est : la filière bois veut booster sa visibilité

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Dans le Grand Est, la filière bois représente 55 500 emplois, soit plus de postes que la filière automobile. Pourtant, le secteur peine à recruter. L’interprofession se mobilise pour pallier ce manque de visibilité.

— Photo : © JF Hamard

La filière bois, qui comptabilise dans le seul Grand Est 55 500 emplois, vient de lancer un programme sur cinq ans pour promouvoir la filière et les compétences métiers. L’enveloppe d’environ 500 000 euros est le fruit d’un partenariat public-privé. Cette Mission Bois Emploi est portée notamment par le programme lauréat des territoires d’innovation « Des bois et des hommes » de la métropole du Grand Nancy, par l’interprofession Fibois Grand Est, par les Maisons de l’emploi Grand Est et la marque professionnelle Terres de Hêtre. Le programme vise à accompagner plusieurs centaines d’entreprises du Grand Est pour faciliter la mobilité professionnelle et équilibrer l’activité entre territoires ruraux et urbains. Frédéric Bierry, président du conseil départemental du Bas-Rhin, estime ainsi « qu’après le déclin de l’économie du textile dans la vallée de la Bruche, il faut rendre sexy la filière bois et mettre les outils pour donner l’envie aux jeunes d’intégrer ces métiers ».

Innovation

En coordination avec les entreprises de la filière, le programme s’articulera autour de quatre thématiques de travail : l’ameublement, la construction, la promotion et l’innovation. Les professionnels du secteur soutiennent la démarche. À l’image de Paul Siat, dirigeant du groupe Siat à Urmatt (330 personnes), « la démarche permet d’améliorer la lisibilité et l’attractivité de la filière composée d’entreprises de tailles diverses et morcelées dans la vallée. La filière est associée à une image manuelle ancienne mais cela ne reflète pas la réalité, l’innovation existe mais elle est peu connue. D’autant plus que la filière est en adéquation avec les problématiques environnementales actuelles ». La scierie familiale implantée à Urmatt depuis 1827, investit chaque année quatre à cinq millions d’euros dans l’outil de production. Après un investissement d’ampleur dans un parc à grumes en 2012 pour 35 millions d’euros, la scierie projette un nouvel investissement. « D’ici deux ans, nous souhaitons investir dans la construction d’une nouvelle ligne de sciage », esquisse discrètement Paul Siat, dont l’entreprise comptera ainsi trois lignes de sciage. Siat réalise un chiffre d’affaires annuel de 120 millions d’euros à 65 % avec du bois de construction, à 20 % avec du bois d’énergie et à 10 % avec du bois d’aménagement.

Constructions écologiques

 

La filière bois répond également à un enjeu écologique à prendre en compte dans les programmes de construction. Pour Patrick Roger, président de la Maison de l’Emploi de Strasbourg, « il faut pousser pour que le bois soit prioritaire dans les chantiers d’aménagement urbain lancés par les collectivités, à l’image de la construction du quartier des Deux Rives entre Strasbourg et Kehl, le plus gros chantier du Grand Est actuellement. Le bois est une ressource bas carbone, il y a des marchés à prendre et les collectivités doivent se battre pour que le bois prenne forme ». Enfin, avec les perspectives de marchés gigantesques comme les Jeux Olympiques de Paris en 2024, ces nouvelles filières ouvrent d’autant des perspectives en termes de main-d’œuvre.

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