Geolith (18 collaborateurs) met un pied au Chili, second producteur mondial de lithium d’après la direction du trésor français. La start-up parisienne, dont les ateliers se trouvent dans la pépinière d’entreprises du Caire à Haguenau (Bas-Rhin), a installé un pilote de son procédé d’extraction du lithium "Li-Capt" à Antofagasta, une ville de la côte chilienne. La station est hébergée par le Celimin (Centre de recherche avancée sur le lithium et les minéraux industriels), au sein de l’université d’Antofagasta.
"Ce centre doit promouvoir notre technologie auprès des acteurs miniers chiliens", explique Didier Muschalle, le directeur des opérations de Geolith. Il s’agit d’une commande de 500 000 euros financée par un don du Fasep, un fonds de la direction générale du trésor français. Il finance des études de faisabilité ou des démonstrateurs de technologies françaises innovantes, au bénéfice d’autorités publiques étrangères dans les pays en développement. Le projet a été accompagné par l’Ambassade de France au Chili.
Une extraction par filtration
Le procédé Li-Capt permet l’extraction directe du lithium par filtration des eaux et saumures issues de la géothermie profonde, des eaux de production pétrolière ou des saumures de salars comme on peut en trouver en altitude au Chili. Le procédé d’extraction consiste à laisser s’évaporer les eaux chargées en lithium, une pratique connue pour ses dégâts sur l’environnement dans des régions où l’eau est rare.
"Avec le mode de production actuel, il y a une perte d’eau, mais aussi une perte de 50 % du lithium et la durée d’exploitation est de 18 à 24 mois. Notre traitement dure deux heures, nous captons 90 % du lithium et l’eau peut être réinjectée dans le sol", souligne Didier Muschalle qui présente sa solution comme "écoresponsable".
Le pilote de Geolith permet de filtrer 100 à 150 litres par heure et fonctionne en continu. C’est le troisième de ce type. La société a installé un démonstrateur de 500 litres par heure pour un client en Grande-Bretagne et a récemment testé son pilote de 60 litres par heure en Allemagne. Geolith veut lever 20 millions d’euros d’ici la fin de l’année. Cette somme lui permettra de s’équiper, si possible, fin 2023 d’une usine pour fabriquer le système "Li-Capt", idéalement en Alsace.
