Les bornes électriques de Freshmile passent la frontière. L'opérateur de bornes de rechargement pour véhicules électriques, situé à Entzheim (CA prév. 2018 : 1 M€ ; 25 personnes), attaque le marché allemand. La société créée en 2010 en Alsace lance une filiale outre-Rhin en s’alliant à l’énergéticien Pfalzwerke en Rhénanie-Palatinat. L’actionnariat de la filiale Freshmile Deutschland est détenu à 50 % par Freshmile et à 50 % par la régie d’énergie allemande située à Ludwigshafen.
« Nous devenons le premier opérateur de charge français à s’exporter », assure Arnaud Mora, président et fondateur de Freshmile. Pour lui, le développement en Allemagne est une première étape pour pénétrer ensuite le marché européen. « Nous avons un intérêt stratégique à être présents en Allemagne. Pour nous y implanter, nous cherchions un partenaire à proximité afin de faciliter les échanges depuis Strasbourg et de taille intermédiaire, ni trop petit ni trop gros comme ENBW dans le Bade-Wurtemberg par exemple. Pfalzwerke est un acteur à l’implantation locale forte avec 2 à 4 millions de clients et 1 000 salariés », explique le dirigeant.
Se placer en amont
Freshmile compte près de 20 bornes de chargement électrique outre-Rhin et souhaite en déployer 350 d’ici à fin 2018 . Dans la région de Ludwigshafen, le service sera commercialisé sous le nom de Pfalzwerk pour préserver l’encrage local et sous le nom de Freshmile Deutschland à l’échelle fédérale.
« En France et en Allemagne, il existe trois à quatre opérateurs sur le marché des bornes de recharges électriques, dont nous. Notre stratégie est d’être présent dès le départ sur le marché allemand car, à l’image des opérateurs de téléphonie mobile, le marché des opérateurs de recharge pour véhicules électriques se développe très vite. Il va se réguler de lui-même et il est d’autant plus stratégique de se placer en amont ».
Lever jusqu'à 20 M€
En Allemagne, l’équipe est composée d’une force de vente de quatre personnes. En Alsace, cette volonté d’aller à l’export s’accompagne d’un renforcement de la force opérationnelle, toutes les fonctions de l’entreprise étant traitées en interne.
Arnaud Mora estime que « la stratégie de se développer à l’export représente un investissement de l’ordre d’un million d’euros ». Pour créer la filiale allemande, Freshmile a investi sur fonds propres mais envisage d’ouvrir un tour de table cette année pour lever 10 à 20 millions d’euros auprès d’investisseurs industriels et/ou financiers, notamment pour développer la présence européenne de Freshmile.
En France, la société déploie 100 à 200 bornes par mois et, d’ici la fin de l’année, l'opérateur estime pouvoir compter 4 à 5000 bornes au total en France et en Allemagne. Les clients, issus du public (80 %) ou du privé (20 %), sont propriétaires des bornes et en confient l'exploitation à Freshmile, dont le modèle d'affaires repose sur des abonnements et/ou un intéressement au chiffre d'affaires réalisé par la borne.
