Francis Larger : Toujours en tête de peloton

Francis Larger : Toujours en tête de peloton

S'abonner
Francis Larger occupe 1.001 postes et possède 1.001 idées à la seconde. À 64 ans, cet hyperactif ne songe pas à la retraite. Il ne supporte pas l'inactivité car le travail est pour lui un plaisir. Ce fonceur n'avance pas tête baissée mais a su saisir les opportunités.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Lorsqu'on évoque le nom de Francis Larger on pense bien sûr aux auto-écoles qu'on voit circuler dans tout le département. Mais le groupe Larger ne se résume pas aux voitures blanches logotypées. Loin de là. C'est aussi un centre de formation des futurs enseignants de la conduite, une agence de communication, «Aujourd'hui», un pub irlandais, le Shamrock à Mulhouse, une course cycliste, le Tour Alsace, un site de vente en ligne de parapharmacie, Parapharma Stock... La liste donne le tournis. D'autant que Francis Larger est aussi élu à la CCI de Mulhouse, administrateur à la CGPME du Haut-Rhin, sponsor de l'ASPTT volley-ball de Mulhouse...




«Faire faire aux autres»

L'entrepreneur est partout. Son secret? Il sait simplement bien s'entourer. «Sur ma tombe, je voudrais qu'on écrive cette épitaphe: "Ce que j'ai fait de mieux est ce que j'ai fait faire aux autres"». Il sait déléguer et accorder sa confiance. «Il faut trouver les bons collaborateurs qui peuvent mettre en place vos idées. Un chef d'entreprise ne peut rien faire tout seul», insiste-t-il. Avec des personnes compétentes autour de lui, Francis Larger a toujours «l'impression de ne rien faire». "Rien faire": façon de parler car l'oisiveté est impossible pour cet hyperactif. À 64 ans, il ne pense pas du tout à prendre sa retraite. Les doigts de pied en éventail au bord d'une piscine, très peu pour lui. Il tient deux jours, maximum. Depuis 20 ans, il ne prend pas de vacances. Il considère qu'il est en vacances le week-end et ça lui suffit. Ce qu'il aime par-dessus tout c'est: «trouver des idées et rester en contact avec ses collaborateurs».




«J'ai l'impression de m'amuser tout le temps!»

Car pour lui, le travail se conjugue avec plaisir. «Organiser une soirée cinéma avec le club des partenaires ou l'élection de Miss Tour Alsace, pour moi, ce n'est pas du travail. Le travail c'est le gars sur une chaîne de montage en usine. Moi, j'ai l'impression de m'amuser tout le temps!», s'exclame Francis Larger. Lui qui a toujours fait ce dont il avait envie considère cette liberté comme une chance. Même si au départ, donner des leçons de conduite n'était pas une vocation. «Je suis devenu moniteur d'auto-école parce que j'ai raté mes études et que je ne savais pas quoi faire», confie-t-il. Avant d'entrer dans la profession, cet entrepreneur dans l'âme avait l'idée d'ouvrir un bar. Finalement, ce sera une auto-école, puis deux, puis trois, puis quatre... puis 21 depuis 1998. Les auto-écoles Larger fêtent cette année leurs 40 ans.




«La vie c'est un peu comme un flipper»

Pourtant, leur créateur semble presque surpris lorsqu'il regarde dans le rétroviseur. Il parle de «hasard» et de «rencontres» qui ont été décisives. Il est devenu moniteur d'auto-école en tombant sur un ancien camarade de classe alors qu'il se renseignait sur le diplôme. Idem pour le Tour Alsace: il rencontre un ami qui le convainc de suivre avec lui le Trans Alsace, une course cycliste régionale. Peu à peu, Francis Larger va créer la première affiche, puis mettre en place des animations... Mais les organisateurs de la course ne voient pas l'événement de la même façon que lui. Leurs chemins se séparent. La course Trans Alsace disparaît et Francis Larger crée en 2004 le Tour Alsace. Grâce à la mobilisation de ses réseaux et à une communication massive, il parvient à en faire une course renommée. «La vie c'est un peu comme un flipper, il ne faut jamais refuser les opportunités qui se présentent et ensuite, il faut rebondir», observe modestement Francis Larger. À condition d'avoir un certain talent et le sens des affaires.