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Fortwenger : Le poids lourd des pains d'épices est alsacien
Bas-Rhin # Agroalimentaire # Fusion-acquisition

Fortwenger : Le poids lourd des pains d'épices est alsacien

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Fortwenger, le producteur de pains d'épices, s'offre l'unité de production d'une biscuiterie du Loiret et développe de nouvelles gammes. L'entreprise enregistre une croissance de 9 % et innove avec l'ambition de devenir le plus gros producteur sur le marché français.

— Photo : Le Journal des Entreprises

C'est une tradition gastronomique, les pains d'épices font partie des tables alsaciennes. Et en la matière, on compte un poids lourd dans la région. Fortwenger, l'entreprise familiale de production de pains d'épices, vient de faire l'acquisition d'un site de production dans le Loiret, la société Biscuiterie de France (CA 1,5 millions d'euros ; 9 personnes). L'ambition affichée ? « Devenir le premier producteur de pains d'épices en France. Le CA global est de 34 millions d'euros en France. Nous-même en réalisons plus du tiers avec 13 millions d'euros de CA ». Et c'est le tout nouveau P-dg de l'entreprise qui l'annonce. Steve Risch vient de prendre la succession de son père. « Je suis arrivé en 2002 et la transmission de l'entreprise est enclenchée depuis 2012 » précise Steve Risch.

Nouveaux segments

En 2013, le jeune dirigeant commence à imprégner de son style la production proposée par l'entreprise. Celle-ci est passée du tout pain d'épices, qui fait la renommée de la Maison depuis 250 ans, au développement d'une gamme de biscuiterie, avec la production de bredele. « La biscuiterie est un segment qui progresse bien. Il représente 1,5 millions d'euros de notre CA. L'acquisition de Biscuiterie de France est aussi réalisée dans l'objectif de développer ces gammes » explique Steve Risch.

1 million d'euros d'investissement

Alors que Fortwenger, qui réinvestit chaque année 5 à 7 % de son CA, avait le projet de se lancer dans le sans gluten, une opportunité lui a fait prendre une direction différente. « Un de nos clients nous a prévenus qu'un de ses fournisseurs allait déposer le bilan. Nous nous sommes intéressés au site situé dans le Loiret et avons proposé un projet de reprise globale de l'outil de production au liquidateur judiciaire. Notre offre a été acceptée. En conséquence, nous construisons une extension de notre site d'Ensisheim pour accueillir, d'ici septembre prochain, l'outil de production nouvellement acquis. Les produits de Biscuiterie de France seront intégrés à nos recettes Fortwenger et de nouvelles gammes sont en cours de réflexion, notamment des gammes bio, que produisait Biscuiterie de France » détaille Steve Risch. Le nouveau P-dg évoque même l'envie de sortir des produits typiques régionaux en partenariat avec des entreprises régionales, « du co-branding pour proposer, pourquoi pas, des pains d'épices à la bière ou au vin chaud ». Par ailleurs, une gamme de biscuiterie salée sera lancée en mai. Le rachat des machines et la construction du hall de production sur le site d'Ensisheim représentent un investissement de l'ordre d'un million d'euros. Dans l'immédiat, trois à quatre emplois seront créés. À terme, cela pourrait en représenter six à huit. Steve Risch évoque son intérêt pour l'intégration de certains employés de Biscuiterie de France dans ses équipes « afin de conserver le savoir-faire sur les machines » précise-t-il.

Un réseau de vente multicanal

L'entreprise, qui réalise 70 % de son chiffre d'affaires entre septembre et décembre, dispose d'un réseau de six boutiques en propre en Alsace. « En plus des boutiques, nous nous appuyons aussi sur une e-boutique en ligne et sommes présents dans toutes les enseignes de la grande distribution au niveau local. Nous sommes aussi référencés au niveau national, davantage à Noël et à Pâques. Nous complétons notre force de frappe auprès des grossistes revendeurs et des petites boutiques lors des marchés de Noël. Nous pensons qu'il y aurait de la place pour l'ouverture d'une boutique Fortwenger en franchise à Paris ou même dans une capitale européenne. C'est une possibilité, mais nous ne sommes pas dans cette démarche pour le moment » indique Steve Risch. Sur un marché global qui a enregistré une baisse des valeurs de l'ordre de 3,8 % en 2015, Fortwenger enregistre annuellement des taux de croissance de l'ordre de 8 à 9 %. Une belle performance que Steve Risch explique par la volonté d'innovation tout en conservant les traditions. « Nous ne vendons pas un produit haut de gamme, nous sommes à portée de toutes les bourses. Pourtant, nous ne négligeons pas le travail fait et nous savons prendre des risques » conclut le jeune P-dg.

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