En Alsace, le bilan de la saison touristique reste mitigé
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En Alsace, le bilan de la saison touristique reste mitigé

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Après plusieurs mois de confinement, les professionnels alsaciens du tourisme ne s’attendaient pas à un miracle. Entre ville et campagne, la saison a été très contrastée.

— Photo : ©USA-Reiseblogger CC

Les professionnels du tourisme étaient inquiets après le déconfinement. Au regard du premier retour de l’Office du tourisme de Strasbourg et sa région après l’été, le bilan est contrasté : « la cathédrale a vu cette année le nombre de visiteurs divisé par deux par rapport à l’année passée. En ville, le tourisme a pâti de la diminution drastique du nombre d’étrangers et de l’absence d’événements culturels d’envergure internationale et de festivals ».

Les hôteliers ont été les premières victimes. Environ 40 % des 9 000 chambres strasbourgeoises n’étaient pas accessibles à la réservation, car beaucoup d’hôtels sont restés fermés. Sur les chambres ouvertes, le taux d’occupation a été estimé à moins de 50 % contre 80 % sur l’ensemble du parc en 2019. « Si tous les hôtels avaient été ouverts, ce taux aurait été encore plus bas », rappelle Christophe Weber, le directeur de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie du Bas-Rhin qui regroupe 1 200 adhérents. Selon lui, le chiffre d’affaires moyen des hôteliers strasbourgeois a baissé de 50 %, en partie aussi car les prix ont été maintenus voire baissés.

Une inquiétude sur le tourisme d’affaires

La saison automnale ne s’annonce, semble-t-il pas mieux pour les hôteliers. « En ville, pour remplir un hôtel de plus de 50 chambres, le tourisme classique ne suffit pas. Or, il y a une très forte inquiétude sur le tourisme d’affaires, explique le directeur encore sous le choc de la décision du Parlement européen d’annuler à nouveau sa session plénière de septembre à Strasbourg. »

Les sites touristiques en extérieur semblent avoir, quant à eux, mieux supporté les conséquences du coronavirus comme en témoigne le directeur de la Montagne des singes (CA : 3,5 M€, 10 collaborateurs, 50 saisonniers, 330 000 visiteurs), Guillaume de Turckheim. Ce parc animalier en extérieur est situé à Kintzheim dans le Bas-Rhin. Il a rouvert le 13 juin 2020. En juillet et août 2020, le nombre de visiteurs a baissé de 30 % par rapport à la même période l’année précédente. Guillaume de Turckheim s’attendait « à pire ». Alors qu’habituellement environ un tiers des clients du parc viennent d’Allemagne, de Suisse ou de Belgique, « il y a eu une plus grande proportion de touristes du Grand Est, de la Bourgogne et de la Franche-Comté ».

D’autres ont même pu rattraper un peu une saison hivernale très difficile comme la station de ski du Lac blanc, à Orbey dans le Haut-Rhin. Elle possède un Bike parc depuis 2007 et une luge sur rail depuis 2020. La saison estivale a été « meilleure que la précédente », estime Patrice Perrin, le directeur. Habituellement, le Bike parc comptabilise 200 000 à 230 000 remontées durant l’été. Cette année, en juillet et août, le nombre de remontées était 20 à 30 % plus élevé que d’habitude. « La météo a été bonne et il y a eu aussi l’effet déconfinement. Les gens avaient envie de nature sans forcément partir loin, explique Patrice Perrin. Beaucoup de touristes locaux ont découvert la station et les Allemands et les Suisses sont venus dès que les frontières ont été ouvertes. »

Les musées ont trouvé des parades

En ce qui concerne les musées de la région, certains ont trouvé des parades au ralentissement du tourisme comme la Fabrique à Bretzel, le musée de l’usine Boehli à Gundershoffen (CA : 14 M€, 90 collaborateurs). « Nous avons élargi les créneaux horaires. Nous avons notamment ouvert le samedi alors que nous ne l’étions pas avant », explique Anita Schaeffer, la directrice commerciale du fabricant bas-rhinois de Bretzel. Le musée a eu 4 700 visiteurs contre 5 500 l’été 2019. Le chiffre d’affaires de la boutique a même augmenté de 16 %. À la Cité du train, à Mulhouse (15 collaborateurs ; CA : non communiqué), géré par l’association Cité du train – Patrimoine SNCF, la baisse du nombre de visiteurs en juillet a été de 35 % et de 25 % en août. « Nous avons limité la casse, explique Julien Prodorutti, le responsable marketing, communication et développement. Les collectivités ont beaucoup communiqué sur les lieux en extérieur, or le musée propose des animations en extérieur ». C’est la partie événementielle qui a le plus souffert. « Normalement nous avons une centaine d’événements privés à l’année. Nous avons eu beaucoup d’annulations de séminaires et de réunions de travail », estime le responsable.

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