Election au Medef : Olivier Klotz, un candidat pétri de culture rhénane
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Election au Medef : Olivier Klotz, un candidat pétri de culture rhénane

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Olivier Klotz, président du Medef Alsace et président délégué du Medef Grand Est, est l'un des neuf candidats à la présidence nationale du Medef. Parmi les mesures qu'il défend : l'arrêt du paritarisme de gestion, la négociation d'un pacte de stabilité réglementaire pluriannuel avec le gouvernement et le renforcement du lobbying à l'échelle européenne.

« Je suis pour un Medef d’influence plutôt qu’un Medef de gestion », préconise Olivier Klotz, président du Medef Alsace et candidat à la présidence du Medef national — Photo : Adelise Foucault

Dès l’annonce de sa candidature à la présidence nationale du Medef, le 26 février, Olivier Klotz, 56 ans, s’est lancé dans une campagne de médiatisation à l’échelle nationale. Le président du Medef Alsace et président délégué du Medef Grand Est multiplie les interventions pour faire entendre ses propositions avec un objectif : réformer le syndicat patronal. Une stratégie qui vise notamment à le faire connaître des 545 membres de l’assemblée générale du Medef, lui qui gravitait jusqu’alors très peu dans les sphères parisiennes. 50 au moins d’entre eux devront lui apporter son parrainage d’ici au 4 mai (date de la publication de la liste officielle des candidats) pour qu’il puisse prendre part aux élections.

« Volonté de renouvellement »

Le directeur général et administrateur de Heuft France, PME de 49 salariés (16M€ de CA), filiale du fabricant allemand d'équipements de contrôle pour lignes d’embouteillage basée à Brumath (Bas-Rhin), se montre confiant. Son programme vise une « rénovation radicale » du syndicat patronal. Le nombre de candidats – au nombre de 9 dont 5 issus des Medef territoriaux - est selon lui « le signe d’un dynamisme démocratique et d’une volonté de renouvellement ». Deux d’entre eux, Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef, ou encore Alexandre Saubot, président sortant de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM), issus du sérail, sortent du lot dans les sondages. Pour autant, les autres candidats auraient d’après lui toutes leurs chances, beaucoup de chefs d’entreprises exprimant un doute sur la capacité des sortants à personnifier ce renouvellement.

Engagé à l'échelle locale

Pleinement engagé dans sa campagne, le dirigeant sait pouvoir compter sur le soutien de sa maison mère. Revendiquant son enracinement rhénan, dont la rigueur est une des vertus, ce polyglotte (français, allemand, anglais) dispose d’une solide vision internationale acquise au sein de la filiale France de Heuft dont il a pris les rênes à 30 ans et qu’il a développé en l’orientant fortement à l’export (80 % de son chiffre d’affaires aujourd’hui). C’est aussi un homme engagé de longue date à l’échelle locale. Élu consulaire à la CCI Grand Est et à la CCI Alsace Eurométropole, il est également conseiller au Ceser Grand Est. Pour honorer ses engagements, le dirigeant a réorganisé son management et confié à ses cadres la gestion quotidienne de son entreprise.

Olivier Klotz défend un certain nombre de mesures visant à renforcer la vocation première du Medef : la défense des patrons et de leurs entreprises – quels que soient leur taille et leur domaine - et leur représentation auprès des pouvoirs publics, en France mais aussi à l’échelle européenne. « Je suis pour un Medef d’influence plutôt qu’un Medef de gestion », scande-t-il.

Recentrer le Medef sur le lobbying

L'Alsacien, fortement impliqué au Medef depuis dix ans, pense notamment que « Notre syndicat doit réduire progressivement son investissement dans les sujets sociétaux qu’il a pu défendre, pour travailler avec les think tanks de la société civile s’en chargeant déjà par ailleurs ». Il prône également une activité moins intense dans les négociations interprofessionnelles. « En ce sens, les ordonnances Macron sont une bonne chose car elles donnent à l’entreprise et sa branche la possibilité de négocier des accords, ce qui va permettre au Medef de se consacrer à d’autres sujets ».

Le candidat défend surtout la sortie du paritarisme de gestion. « Sur les dix prochaines années il nous faudra nous retirer progressivement de tous les organismes où l’on n’a plus de pouvoir de décision – notamment dans le domaine de la protection sociale - et privatiser ce qui devrait l’être, plutôt que de prendre le risque d’une étatisation à terme ». En se libérant de ces activités chronophages, l’idée est de pouvoir se recentrer sur les actions de lobbying. Auprès du gouvernement tout d’abord.

Un pacte de stabilité réglementaire pluriannuel

« Je souhaite si je suis élu négocier un pacte de stabilité réglementaire pluriannuel, annonce-t-il. Après le coup de massue fiscal du précédent quinquennat – à peine compensé par le CICE – l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir a représenté un espoir pour les chefs d’entreprise. Cependant, nous devons nous assurer de règles et textes qui ne changeraient pas d’ici la fin du quinquennat, afin de redonner aux dirigeants une visibilité permettant la prise de risque. Il est donc important que nous ayons un accord avec le gouvernement sur l’évolution fiscale et réglementaire. »

L’autre grand sujet défendu par le candidat alsacien est le renforcement de l’engagement européen du Medef « à Strasbourg et à Bruxelles », sièges des institutions européennes. « Le taux de charges et de fiscalité des entreprises françaises est supérieur à la moyenne européenne. Nous sommes pourtant en compétition avec ces entreprises européennes sur notre marché intérieur. Nous devons tendre vers une harmonisation des charges », estime Olivier Klotz. Il souhaite notamment renforcer les actions du Medef de concert avec les autres organismes de lobbying des entreprises européens.

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