Après un hiver passé à gérer les risques de pénurie et à accompagner des entreprises bousculées par l’envolée des prix de l’électricité, EDF Grand Est vient de tirer un bilan positif de l’année 2022. Le producteur d’électricité a en effet mené un programme d’investissement très dynamique : 574 millions d’euros sont venus irriguer le territoire du Grand Est, une enveloppe en hausse de 14 %. "Nous avons été capables de mener tous les défis de front", résume Jean-Michel Deveza, directeur action régionale d’EDF Grand Est.
Un nouveau partage de valeur avec les entreprises du territoire
En Alsace, EDF partage ses activités commerciales et de distribution avec celles de sa filiale Électricité de Strasbourg, présente dans l’Eurométropole et une bonne partie du Bas-Rhin. Ses investissements ont atteint quelque 171 millions d’euros (+9,6 %), auxquels s’ajoutent 70 millions d’euros investis par Électricité de Strasbourg. EDF a notamment engagé un important programme de modernisation de ses usines hydroélectriques, pour un montant de 300 millions d’euros sur 15 ans. S’y ajoutent la construction de deux passes à poissons à Rhinau et Marckolsheim, un programme de quelque 90 millions d’euros devant s’achever en 2025 et 2026. Pour que ces investissements profitent à l’écosystème local, EDF Hydro a conçu un programme pour mieux faire connaître l’action et les besoins d’EDF au niveau local. L’organisation de rencontres d’affaires permet ainsi de tisser des relations privilégiées avec les acteurs du territoire, pour davantage faire appel sous-traitants locaux, tout en respectant la législation européenne en matière d’appels d’offres.
Autre volet important de son activité, EDF a déployé l’an passé d’importants efforts en matière de décarbonation, avec le lancement d’une offre "flash" à destination des entreprises : la réalisation d’un audit pour mesurer l’ensemble des émissions de CO2 (consommations d’énergie, mobilité, process industriels), assorti de propositions d’actions. Lancé dans le Grand Est, le dispositif a depuis été déployé au niveau national. Dans les projets à venir, citons la réalisation par Dalkia d’une centrale biomasse de 7,7 MW sur le site de l’industriel Essity à Kunheim, mais également la construction, par la filiale Hynamics, sur le site de Borealis à Ottmarsheim, d’une usine d’hydrogène par électrolyse de l’eau. L’installation, d’une capacité de 50 MW, vise à substituer de l’hydrogène "vert" à l’hydrogène "gris" utilisé jusqu’à présent pour produire l’ammoniac entrant dans la composition des engrais fabriqués sur le site. Elle devrait entrer en service fin 2025.
Mobilité électrique : une borne de recharge "intelligente"
Côté mobilité électrique, EDF a vu en 2022 une multiplication par plus de 15 des demandes d’installation de bornes. L’Alsace est particulièrement en pointe dans ce mouvement, puisqu’elle concentre à elle seule un tiers des véhicules électriques du Grand Est et affiche un taux de pénétration du véhicule électrique de 10 % au-dessus de la moyenne nationale. Pour satisfaire l’importante demande liée à cette évolution, EDF vient de lancer, via sa filiale Izivia, une nouvelle offre de recharge "intelligente" pour les entreprises et les collectivités. Les bornes en question sont équipées d’une interface permettant l’utilisation des batteries des véhicules comme stockage tampon aux heures creuses ; l’électricité ainsi stockée peut être réinjectée dans le réseau lors des pointes de consommation. Les clients sont rémunérés pour ce faire, ce qui réduit le coût d’installation des bornes et permet à ces derniers de se prémunir de la volatilité du marché de l’électricité. L’interface permet aussi d’optimiser le nombre de bornes ; ainsi il n’est pas nécessaire d’installer une borne par véhicule. Les premiers démonstrateurs de ce nouveau système ont été déployés dans l’Aube et en Lorraine et ils devraient sous peu débarquer en Alsace.
