Il y a un an déjà que Sapronit avait prévu d’investir dix millions d’euros pour transférer ses locaux. Et contre toute attente, l’investissement est arrivé à point nommé dans le contexte de crise sanitaire liée au coronavirus. Le groupe bas-rhinois (CA 2019 : 15 M€, 80 collaborateurs), fabricant de mousse en polyéthylène spécialisé dans les emballages, les pièces techniques et les sous-couches acoustiques et isolantes, a racheté en novembre 2019 les anciens locaux du fabricant belge de boîtes de vitesses Punch, à Wisches, dans le Bas-Rhin, pour y déménager son siège et site de production principal (CA 2019 : 10,5 M€, 50 collaborateurs) qui se trouve à quelques dizaines de mètres du nouveau site.
Des capacités de stockage supplémentaires
Avec cette acquisition, Sapronit passera ainsi d’une usine de 8 000 mètres carrés à un site de production de 20 000 m², ce qui lui permettra de doubler sa capacité de stockage. Le transfert de l’outil industriel devrait se terminer fin 2021. En prévision du déconfinement prévu à partir du 11 mai, ces nouveaux locaux se sont révélés très utiles. « Nous avons pu ainsi produire des stocks de sécurité d’avance à hauteur d’un million d’euros de chiffre d’affaires pour être prêts quand nos clients habituels amorceront la reprise de l’activité à l’issue de la crise sanitaire, se réjouit Jean-Charles Robin, le président du groupe. Nous avions la place et la trésorerie grâce au suivi des organismes financiers. Nous sommes prêts à démarrer ». Les clients du groupe appartiennent à une multitude de secteurs qui vont de l’emballage à la manufacture en passant par le secteur médical et même celui du luxe.
10 000 visières de protection par jour
Par ailleurs, afin d’éviter le chômage partiel, Sapronit a choisi, pendant cette période, de se lancer également dans la production de visières de protection contre le Covid-19 sur ses deux sites de production : celui de Wisches dans le Bas-Rhin et celui de Pusignan dans le département du Rhône. « Sans ça, notre chiffre d’affaires aurait probablement chuté de 80 %, explique Jean-Charles Robin. Petit à petit, nous sommes quasiment passés en 3/8. L’essentiel des flux vient de l’administration française qui en a commandé beaucoup, mais aussi d’entreprises. Les commandes vont de 20 à 20 000 unités ». Ses usines sont aujourd’hui capables de fabriquer entre 10 000 et 15 000 visières de protection par jour.
En 2016, Sapronit a été repris par cinq cadres de l’entreprise, dont Jean-Charles Robin, l’actuel président, avec le soutien d’Alsace Capital. Ils possèdent aujourd’hui la totalité des parts du groupe. En plus des sites de production alsacien et rhodanien, Sapronit a également ses équipes commerciales en Île-de-France.
