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Coronavirus : les hygiaphones de Fichet ont le vent en poupe
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Coronavirus : les hygiaphones de Fichet ont le vent en poupe

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Le coronavirus est une aubaine pour le principal site de production du fabricant d'équipements de sécurité Fichet à Baldenheim, dans le Bas-Rhin. La crise sanitaire a provoqué une hausse de la demande pour ses hygiaphones.

— Photo : ©Fichet

Les hygiaphones, ces guichets qui permettent l’échange de sons ou de documents sans contact, connaissent un regain d’intérêt depuis la crise liée au coronavirus. Ils sont fabriqués à Baldenheim, le principal site de production du fabricant d’équipements de sécurité Fichet (CA groupe 2019 : 128 M€, 850 collaborateurs). « De mi-mars à mi-avril, nous avons vu une croissance du nombre d’appels d’offres de 40 % pour les produits de la gamme hygiaphone, assure Philippe Schlatter, le directeur du site spécialisé dans la sécurité électronique et les portes et fenêtres blindées. Le coronavirus a fait exploser la partie passe-son. »

Une membrane vibrante et étanche aux germes

L’hygiaphone retrouve donc sa fonction première de barrière hygiénique. Selon un communiqué de Fichet, le concept de passe-son Duetto, une membrane vibrante et étanche aux germes qui équipe les hygiaphones, a été inventé par un ingénieur, André Bourlier, pour protéger les agents de la SNCF après une épidémie de grippe venue de Chine à la fin des années quarante. La marque a ensuite été déposée en 1979 par l’entreprise alsacienne Ritzenthaler, basée à Baldenheim et spécialisée dans la sécurité électroniquement et l’agencement bancaire. De 1995 à 2000, le groupe Ritzenthaler a ensuite appartenu à la Compagnie des signaux, spécialisée dans la défense et le rail, avant qu’elle ne soit rachetée par le géant suédois de la sécurité Gunnebo. Le groupe Fichet, racheté par un fonds d’investissement américain OpenGate Capital en 2019, s’est alors scindé du groupe suédois, récupérant par là la propriété de la marque hygiaphone.

Une demande en déclin à partir des années 1990

La demande pour les produits de cette gamme a commencé à décliner à la fin des années 1990, lorsque les entreprises ont cherché à décloisonner leurs espaces d’accueil. Les clients traditionnels étaient notamment les gares SNCF : « Certaines avaient commencé à se déséquiper, explique Philippe Schlatter, mais elles sont en train de revenir en arrière ». Il y avait aussi les banques, le Parlement européen, les ambassades, la pétrochimie ou encore le nucléaire. « Ce produit a une vocation autre que sanitaire, il est aussi pare-balles, précise le directeur du site de Baldenheim, ces clients n’ont pas voulu aller vers l’open space pour des raisons de risque. Aujourd’hui, Fichet a de nouveaux clients, notamment dans le domaine de la culture ou les mairies également. Tous les endroits où il y a des guichets et de l’accueil du public. » Face à l’évolution de la demande, le site de Baldenheim veut développer la partie passe-document ainsi que faire évoluer l’esthétique de ses produits en l’adaptant aux risques rencontrés par le client, « pathogène ou balistique ».

Des ventes principalement en France

À l’heure actuelle, la majorité des hygiaphones sont vendus en Europe, notamment en Belgique, dans les pays scandinaves, en Espagne ou au Portugal. « 60 à 70 % des ventes sont pour la France », précise Philippe Schlatter qui ne veut pas s’avancer sur l’évolution de ces pourcentages après la crise sanitaire.

Le groupe Fichet possède un second site de production, à Bazancourt dans la Marne. Il est spécialisé dans la fabrication de coffres-forts. Il possède également des équipes commerciales en Île de France, en Belgique et au Luxembourg.

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