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Comment la ville défend son statut de capitale européenne
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Comment la ville défend son statut de capitale européenne

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En visite à Strasbourg jeudi 16 février, le premier ministre Bernard Cazeneuve s'est entretenu avec la "Task Force" constituée d'élus alsaciens dans la perspective de défendre le statut de Strasbourg capitale européenne. Le premier ministre a annoncé préparer le dossier du prochain contrat triennal de 2018 et avoir entendu les arguments de la "Task Force "pour accueillir l'agence européenne du médicament dans la capitale alsacienne.

Photo : Jarmoluk - Pixabay CC0

La plénière de février vient de s'achever au Parlement européen par le vote d'un rapport en faveur « d'évolutions et d'adaptations possibles de la structure institutionnelle actuelle de l'Union européenne ». La résolution a recueilli 283 voix pour, 269 voix contre et 83 abstentions. Mené par le député européen belge Guy Verhofstadt (groupe des démocrates et libéraux) , ce rapport mentionne la détermination d'un siège unique du Parlement européen, sans pour autant préciser le lieu. La bataille du siège entre Bruxelles et Strasbourg reste ouverte. C'est dans ce contexte que Bernard Cazeneuve a conclu sa visite dans la capitale alsacienne par une rencontre avec la "Task Force" constituée autour de sa présidente Catherine Trautmann, ancienne maire de Strasbourg ministre et députée européenne et d'élus alsaciens pour défendre le statut de Strasbourg, capitale européenne.

Nouveau contrat triennal

Le premier ministre a annoncé travailler en concertation avec les parties concernées à l'élaboration du prochain contrat triennal débutant au 1er janvier 2018. Les contrats triennaux, signés depuis les années 1980 entre l'Etat, la Ville et l'Eurométropole de Strasbourg, la Région et le département du Bas-Rhin, visent à renforcer Strasbourg dans sa position de capitale européenne. Le montant du contrat triennal 2015-2017 s'élevait à 148,71 millions d'euros dont 40 millions d'euros versés par l'État. Bernard Cazeneuve a ainsi fait part de sa « détermination à défendre Strasbourg dans son statut et je compte sur mon gouvernement pour la préparation, dans les deux mois à venir, du nouveau contrat triennal. Celui-ci pourra comporter des actions, notamment en termes de desserte aérienne, pour conforter l'attractivité et le statut de capitale européenne de Strasbourg ». Catherine Trautmann a indiqué de son côté que « la stratégie est de se mettre d'accord avec l'ensemble des acteurs dès à présent pour que le contrat soit le plus avancé possible d'ici l'ouverture de la période triennale en janvier 2018. Nous travaillons sur ce dossier avec le gouvernement actuel et les obligations pèseront sur quiconque se retrouvera au gouvernement après les élections ».

Une agence du médicament alsacienne ?

Par ailleurs, la visite ministérielle à Strasbourg a aussi été l'occasion de remettre à Bernard Cazeneuve le dossier de candidature de Strasbourg mettant en avant les atouts de la ville pour accueillir l'Agence européenne du médicament. Actuellement située à Londres, cette agence européenne, qui emploie 850 personnes, devra changer de siège lors de la procédure de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne en conséquence du vote des Britanniques en faveur du Brexit. Bernard Cazeneuve a souligné que « des agences peuvent trouver domicile en France dans des conditions d'attractivité intéressantes. les solutions peuvent être positives si celles-ci sont menées dans la plus grande discrétion ».

Les atouts de la "Biovalley"

La candidature de Strasbourg est remise au gouvernement, à lui ensuite de trancher entre les autres métropoles françaises qui se manifesteront, à l'image de Lyon et Lille dans la course. En tout cas, Strasbourg fait déjà valoir la présence du Parlement européen, de la Cour européenne des droits de l'Homme et du Conseil de l'Europe, ainsi que de la pharmacopée européenne établie par ce dernier. Ces institutions s'insérant dans un environnement trinational tourné économiquement et scientifiquement vers les technologies médicales et la santé. Dans un rayon de 200 km, cette "biovalley" franco-germano-suisse dénombre en effet 600 entreprises et emploie quelque 50.000 personnes. Enfin, en Alsace, 100 entreprises sont actives dans le domaine du médicament et 150 dans le domaine des technologies médicales. À l'échelle de l'Union européenne, 20 pays seraient candidats à l'accueil de cette agence selon Bernard Cazeneuve. Le choix final sera décidé entre états membres de l'Union lorsque les procédures de négociations pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union seront ouvertes.

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