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Comment Alsace Lait a réussi à se diversifier
Bas-Rhin # Agroalimentaire # Fusion-acquisition

Comment Alsace Lait a réussi à se diversifier

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La dernière industrie laitière d'Alsace, Alsace Lait, poursuit une stratégie de diversification pour répondre aux attentes des consommateurs qui recherchent des alternatives au lait de vache.

— Photo : © Lucie Dupin

Né de la fusion de la Laiterie Centrale de Strasbourg et de quatre coopératives du Bas-Rhin il y a 40 ans, Alsace Lait (220 salariés) collecte 143 millions de litres de lait de vache dans un rayon de 60 kilomètres autour de Hœrdt, dans le Bas-Rhin. L’entreprise produit du fromage blanc, des crèmes et des yaourts uniquement à partir d’un lait conventionnel sans OGM, selon le choix du conseil d’administration représentant les 230 agriculteurs de la coopérative. Pas de lait de brebis, de chèvre ou encore bio en vue dans les cuves d’Alsace Lait, qui sont pourtant des tendances plébiscitées par les consommateurs. Ces dernières années, Alsace Lait a réussi à sortir de sa région d’origine et de ses produits historiques, grâce à une stratégie de diversification.

Celle-ci s’est matérialisée en 2009 avec l’acquisition de la société Savoie Yaourt, à Aix-les-Bains. En intégrant le site savoyard, qui traite 4,5 millions de litres par an, l’industriel alsacien s’est ainsi diversifié dans les yaourts, jusque-là absents de son portefeuille de produits. Savoie Yaourt ouvre également la porte du bio à Alsace Lait puisque l’usine produit une gamme au lait de brebis et de chèvre bio.

Une joint-venture au Canada

Après la Savoie, Alsace Lait a pénétré le marché nord-américain. Une opportunité de joint-venture a permis à l’entreprise de poser les pieds au Canada en 2015. « En Europe de l’Ouest, le marché de l’ultra frais est mature et la nature des produits ne nous permet pas de vendre au grand export. Nous réalisons 16 % de notre chiffre d’affaires à l’export, principalement vers le Benelux et la péninsule ibérique », précise Frédéric Madon, directeur général d’Alsace Lait. Le modèle de coentreprise avec la laiterie Riviera, située à une heure de Montréal, fait ainsi partie de la stratégie adoptée par Alsace Lait pour toucher des zones géographiques éloignées de ses sites existants. Le site canadien permet aussi d’élargir les gammes puisqu’il lance des produits à base de lait végétal, Alsace Lait annonçant par ailleurs avoir retravaillé ses recettes pour supprimer additifs et colorants.

Cette stratégie de diversification a permis de faire considérablement grandir Alsace Lait. La coopérative réalisait 65 millions d’euros de chiffre d’affaires il y a dix ans. Sur son dernier exercice, elle affichait 105 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec sa filiale Savoie Yaourt. « Aujourd’hui, nous sommes en phase de stabilité après avoir beaucoup grandi à travers un développement intrinsèque et des acquisitions. Nous continuons cependant à regarder les opportunités de croissance », indique Frédéric Madon.

La coopérative se situe parmi les 20 premiers acteurs français du marché du lait et fait partie des quatre plus gros sites en France sur le segment des fromages frais. « Les grands acteurs peinent à s’enlever l’image de gros industriels. Avec Alsace Lait et Savoie Yaourts, nous sommes sur des produits régionaux, que recherchent les consommateurs », estime Pascal Bertrand, directeur marketing d’Alsace Lait. Les gammes d'Alsace Lait sont distribuées dans le quart Est de la France, du Nord aux portes de Paris jusqu’en Rhône-Alpes dans les circuits de la grande distribution principalement, sous marques propres et en MDD. Le réseau de la restauration hors domicile représente quant à lui 20 % des débouchés d’Alsace Lait.

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