Ils ont rejoint le chemin de l’école avant l’heure. 18 chefs d’entreprises industrielles du Grand Est intègrent la première promotion de l’accélérateur PME porté par le conseil régional et Bpifrance. Les dirigeants seront suivis deux jours par mois pendant deux ans par des consultants pour accompagner leurs projets de croissance, de développement à l'international, de performance, de digitalisation, etc. Selon Fanny Letier, directrice exécutive fonds propres PME et accompagnement au sein de Bpifrance, « l'objectif à cinq ans est de parvenir à un doublement de l'activité des PME du programme. Deux tiers des entreprises sélectionnées ont des projets de croissance externe et de développement à l'international. Les défis exprimés sont la transmission et les difficultés de recrutement ».
Un outil sur-mesure
Le programme d’accélération à destination des PME régionales a été pensé conjointement par Bpifrance et la Région Grand Est. Si le budget global du programme n’est pas communiqué, le coût restant à la charge des dirigeants pour bénéficier d’un accompagnement de deux ans est estimé à 30 000 €. « Dans la région, il est tentant de fantasmer sur le modèle de réussite du Mittelstand allemand. Avec cet accélérateur, nous accompagnons les dirigeants avec un outil collectif », estime Lilla Merabet, vice-présidente de la Région Grand Est en charge de l’Innovation et de la Recherche. « Le but est de briser la solitude de l’entrepreneur. La croissance demande des fonds, mais aussi du capital humain, un regard extérieur et une prise de recul stratégique. Toute cette expertise est apportée pendant deux ans par des mentors de Neoma business school », poursuit Bernard Nicaise, directeur réseau Est Bpifrance.
L’accélération, c’est maintenant
« Nous vivons un début de reprise, c’est une opportunité à ne pas manquer. À travers l'accompagnement de l'accélérateur, les PME vont renforcer la performance interne. L’ambition est de devenir des ETI. Cette transformation provoque un effet d’entraînement des territoires puisqu’un emploi créé dans une ETI impacte 3,5 emplois sur les territoires », décrit Fanny Letier. Celle-ci envoie « un signal au gouvernement, les entreprises doivent passer de PME à ETI au plus vite ». L’accélérateur Grand Est n’est pas le premier à voir le jour en coopération entre Bpifrance et les régions. Il en existe en Rhône-Alpes, en Pays de la Loire et en Nouvelle Aquitaine. Depuis 2015, 500 PME françaises ont déjà pris le chemin de l’accélération, l’objectif est d’en compter 4 000 d’ici 2021.
Concrétiser une stratégie
Pierre Weinling, président du groupe Hussor dans le Haut-Rhin, (CA 2017-2018 : 26 M€ ; 130 personnes), spécialisé dans la fabrication de coffrages métalliques pour le BTP, intègre l’accélérateur PME. Pour lui, ce programme est « une opportunité pour bénéficier d’un audit et faire progresser la stratégie d'entreprise. Nous sommes sur un marché du BTP cyclique. L’objectif est de s’en détacher en trouvant des éléments pour anticiper ou compenser cette cyclicité ». Le dirigeant du groupe Hussor veut ainsi miser sur l’innovation.
