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Colmar : Cinq plans sociaux vont-ils créer 500 emplois ?
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Colmar : Cinq plans sociaux vont-ils créer 500 emplois ?

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Emploi Cinq entreprises du secteur de Colmar ayant dû licencier des salariés alimentent à hauteur de 3 M€ un fonds de revitalisation dédié au Centre Alsace.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Mahle Pistons à Ingersheim, Cordon CMS à Ribeauvillé, Wrigley à Biesheim, le Groupe CSA présent notamment à Kunheim ou encore Timken à Colmar... Ces cinq entreprises de la région de Colmar ont pris place autour de la table, en présence du préfet du Haut-Rhin, pour signer une convention mettant en place un plan de revitalisation économique. Celui-ci sera animé par la CCI Colmar Centre Alsace, chargée d'identifier les entreprises ayant des projets de développement, en lien avec la Sodiv et la Direccte Alsace. Le principe ? Toute entreprise qui procède à une restructuration majeure entraînant des licenciements collectifs doit contribuer financièrement à la création d'activité sur son territoire, en versant une contribution qui alimente un fonds de revitalisation, destiné à maintenir ou créer de l'emploi. En 2009, le processus avait permis de fonder 363 emplois dans le secteur.




Objectif : 500 emplois

« Cette année nous avons fait le choix d'une convention globale. L'intérêt c'est qu'il s'agit d'argent privé qui permet d'aider les entreprises en plus des aides publiques », souligne Pascal Lelarge, préfet du Haut-Rhin. L'argent collecté, 3,5 smics mensuels par emploi perdu, soit environ 3 M€ pour ce fonds, sera réinvesti dans le domaine de l'industrie, sous forme de subventions à l'investissement pour la CCI et de prêts participatifs à 1% pour la Sodiv. « Nous visons essentiellement les PME et les ETI », indique le préfet. Objectif : la création de 500 emplois en 2 ans dans la zone de Colmar et les cantons de Guebwiller et de Sainte-Marie-aux-Mines. 500.000€ ont d'ores et déjà été attribués à Constellium sous forme de subventions. Parmi les entreprises signataires, cette obligation ne fait pas l'unanimité. Pour Laurent Castanier, responsable RH chez SCA Tissue France, qui prévoit la suppression d'une quinzaine de postes à Kunheim suite à un plan social lancé au niveau national, « cela fait partie des responsabilités de toutes les entreprises. On sait où l'argent est investi ce qui nous permet de reclasser certains salariés ». Le plan social fait suite notamment à l'acquisition des activités européennes de Georgia Pacifique par le groupe CSA en janvier 2012 qui a créé des doublons sur certains postes.




« Autant d'argent qu'on n'investira pas »

Alexander Freymuller, gérant de Mahle Pistons France, se félicite, lui aussi, du dispositif auquel il avait déjà participé en 2009. « Nous procédons à une fermeture à Ingersheim, 261 personnes sont concernées », explique le gérant du groupe allemand. Ce dernier doit ainsi fournir près de la moitié de l'enveloppe globale : « Ca me paraît tout à fait normal, j'aime le fait d'être co-auteur et de pouvoir proposer où réinvestir l'argent ». En revanche, pour Thierry Portet, directeur de Timken à Colmar, succursale dans le secteur automobile de 600 employés, cette convention tombe mal. Après une restructuration en 2009, un nouveau plan social l'amène à supprimer 108 postes cette année. « Seuls 30 sont visés par la convention, le reste prend la forme de départs à la retraite non renouvelés ou de départs volontaires », souligne-t-il. L'entreprise doit ainsi participer au fond à hauteur d'un peu moins de 200.000€: « c'est autant d'argent qu'on n'investira pas dans l'entreprise », déplore-t-il.

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