Années 1990, Algérie. Le pays sombre dans la guerre civile et le terrorisme rythme son quotidien. La plupart des entreprises françaises décident de quitter le pays. Un ingénieur du groupe Clemessy, présent dans le pays depuis 1976, se refuse à partir. En 1991, il crée un bureau d'ingénierie en génie électrique et mécanique : TEI (Techniques de l'environnement et de l'industrie). Son siège est en Alsace (à Griesheim-près-Molsheim), sa région d'origine. Mais la majorité de son activité est en Algérie, où l'entreprise ouvre une filiale. L'homme s'engouffre dans le vide laissé par le départ des mastodontes du secteur et noue des relations durables avec les entreprises algériennes, remportant des marchés conséquents.
Une carte à jouer pour les PME alsaciennes
Le contexte politique et social a fini par s'apaiser, mais les entreprises françaises ne sont pas revenues, laissant, en pleine période de reconstruction et de boom économique, le champ libre à d'autres : Chinois, Espagnols, Italiens... Une réalité que regrette Charles Elias. Son expérience, son réseau, Cet entrepreneur de 64 ans a souhaité en faire profiter sa région en favorisant la création de passerelles entre entreprises alsaciennes et algériennes. C'est ainsi qu'est né en fin d'année dernière le club de l'amitié Alsace-Algérie, grâce au concours du consulat d'Algérie à Strasbourg mais aussi de la Région et de la CCI. Près de 80 entreprises l'ont déjà rejoint. « Des novices de l'export comme de grosses PME industrielles déjà aguerries », se réjouit Charles Elias. « Beaucoup d'entreprises alsaciennes souffrent du contexte économique alors que de l'autre côté de la Méditerranée, l'Algérie offre de réels débouchés à tous ceux qui peuvent apporter une plus value technique, de nouvelles technologies. L'Alsace a une carte à jouer », estime-t-il. La vie du club sera rythmée par différentes manifestations « pour favoriser et stimuler les échanges économiques, scientifiques et culturels », souligne-t-il. Des voyages business sont aussi prévus de part et d'autre. « Nous allons organiser un événement au prochain semestre. Nous allons inviter cinq à dix entreprises algériennes à visiter des entreprises alsaciennes que nous ciblerons en fonction de leurs besoins, en lien avec Ubifrance et la CCI », annonce Charles Elias.
Export Né à l'initiative de Charles Elias, fin connaisseur du pays et de son économie, le club de l'amitié Alsace-Algérie a vu le jour en fin d'année dernière.
