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Avec Dot-Drops, Lugtogo invente une valise recyclable et réparable à vie
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Avec Dot-Drops, Lugtogo invente une valise recyclable et réparable à vie

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La jeune entreprise alsacienne Lugtogo se lance dans une gamme de bagagerie écoconçue, recyclable et garantie réparable pendant vingt ans avec sa ligne Dot-Drops.

Julien Ehret s’est fait accompagner par Bpifrance et l’Ademe pour développer et positionner ses produits écoconçus — Photo : Dot Drops

Lancée en 2008 par la Société alsacienne de maroquinerie (CA 2019 : 7 millions d’euros ; 15 collaborateurs) à Molsheim (Bas-Rhin), la gamme de valises Dot-Drops au design original (avec des ronds en relief sur la coque) prend des atours plus "verts". En 2019, alors que la gamme était vendue via un réseau de revendeurs en France et à l’étranger, Julien Ehret, représentant de la troisième génération aux commandes de l’entreprise familiale, a voulu repenser le cycle de vie des valises. "J'ai misé sur l'écoconception comme vecteur de croissance. Chaque année, 400 millions de valises sont vendues dans le monde, mais seulement 16 % des valises abîmées sont réparées et 78 % des consommateurs pensent même que les valises ne sont pas des produits recyclables", expose l’entrepreneur.

Impact carbone négatif

En 2021, il créé la société Lugtogo pour porter la nouvelle version de valises Dot-Drops. "Ces valises sont désormais fabriquées avec seulement trois matériaux et des éléments séparables, ce qui en fait un produit totalement recyclable", décrit Julien Ehret.

La marque promet de pouvoir réparer la valise pendant vingt ans avec des pièces détachées disponibles gratuitement. Soit une multiplication par quatre de la durée de vie moyenne d’une valise, estimée à environ cinq ans. L’impact carbone de Dot-Drops (-76% de CO2) lui permet d'être la première valise labellisée Longtime. "Ce label indépendant distingue les produits durables autour de 41 critères, notamment leur robustesse, fiabilité et réparabilité", souligne l’entreprise.

"Si le client souhaite se séparer de sa valise, non pas en raison de l’usure mais de l’obsolescence sociale du produit, nous proposons aussi de le reprendre et de le remettre en état pour en faire don à des associations par exemple", complète Julien Ehret.

Segment premium

Le dirigeant le reconnaît, "aucun industriel de la plasturgie ne fabrique de valise en France. Pour le moment, les composants viennent de Chine et nous nous adossons à l’usine que nous connaissons le mieux là-bas."
Pour autant, cette Dot-Drops nouvelle version est assemblée chez un partenaire logisticien alsacien. La marque porte l’ambition de faire fabriquer ses coques de valises par un industriel français d’ici 2023. La commercialisation de cette gamme a débuté à l'été 2022 après une campagne de précommandes sur un site de financement participatif (110 730 euros récoltés). Si le dirigeant ne dévoile pas ses prévisions de chiffre d’affaires, il estime que "le gros des ventes se fait en direct sans intermédiaire car uniquement en ligne. Nous restons sur un segment de marché premium avec du service."

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