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Anagenesis espère lever 15 millions d’euros cette année pour muscler sa R&D
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Anagenesis espère lever 15 millions d’euros cette année pour muscler sa R&D

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Une levée de fonds de trois millions d’euros en novembre dernier a permis à Anagenesis d’emménager dans de nouveaux locaux et de se doter d’équipements stratégiques dans le cadre de son activité : le développement de nouveaux traitements contre les maladies musculaires. Une nouvelle levée de fonds plus conséquente est déjà en préparation.

Jean-Yves Bonnefoy, PDG d'Anagenesis: "il nous faut trouver encore deux investisseurs pour boucler le tour de table". — Photo : © Adelise Foucault

Anagenesis Biotechnologies, qui développe de nouveaux traitements contre les maladies musculaires, franchit une nouvelle étape clé. Elle prend son indépendance en déménageant dans l’hôtel d’entreprises Bioparc III, site strasbourgeois dédié aux acteurs de la chimie et de la biologie. Après avoir été un temps incubée au Semia, puis hébergée provisoirement par Sanofi puis Inoviem Scientific, la biotech dispose pour la première fois de ses propres locaux et équipements de pointe. Elle cherche aujourd'hui à lever 15 M€ pour continuer le développement de candidats cliniques pour la myopathie Duchenne, en vue d'une mise sur le marché espérée des premiers traitements d'ici à trois ans.

L’entreprise, qui emploie aujourd’hui 14 personnes, est née en 2013, à la suite d'un transfert de brevet lié à une technologie cellulaire « unique au monde », selon son PDG, Jean-Yves Bonnefoy, mise au point par l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC).

Soigner la myopathie Duchenne

Anagenesis est équipée pour produire les molécules capables de réactiver les cellules satellites présentes sur les fibres musculaires. Ce sont ces cellules souches qui entrent en action dans le cadre de la régénérescence musculaire, en cas de lésion par exemple. L’objectif de l’entreprise est de développer de nouveaux médicaments (en prise orale) pour soigner les maladies musculaires, ainsi que les maladies métaboliques, telles que le diabète de type 2.

« Notre technologie est comme un couteau suisse. »

Ses premiers travaux se sont portés sur la myopathie de Duchenne, maladie génétique rare, grâce à un financement de l’association de patients AFM-Téléthon. La technologie a par la suite intéressé le groupe pharmaceutique allemand Boehringer Ingelheim, avec qui l’entreprise a signé en 2017 un accord de recherche stratégique portant sur les maladies dégénératives liées au vieillissement.

Cette collaboration a abouti en novembre 2018 à une levée de fonds de 3 M€, réalisée en novembre 2018 auprès du fonds corporate Boehringer Ingelheim Venture Fund et de Cap Innov’Est, investisseur historique d’Anagenesis. Cette prise de participation a permis l’emménagement de l’entreprise dans ses propres locaux et l’achat d’équipements - dont un système de criblage phénotypique à haut débit - pour 600 000€, afin d’accélérer ses programmes de développement.

Nouvelle levée de fonds en cours

Anagenesis a déjà levé près de 5 M€ depuis sa création et cherche aujourd’hui à boucler sa nouvelle levée de fonds « en moins d’un an », espère Jean-Yves Bonnefoy. « La moitié est déjà fléchée. Il nous faut trouver encore deux investisseurs pour boucler le tour de table », précise-t-il.

« Notre technologie est comme un couteau suisse, image Jean-Yves Bonnefoy. Nous avons décidé de nous intéresser dans un premier temps à la régénérescence musculaire, mais nous travaillons également sur celle des graisses brunes. » Sujet qui a d’ailleurs fait l’objet d’un dépôt de brevet par l’équipe d’Anagenesis. L'entreprise pourrait demain être en mesure d’orienter ses recherches vers la régénérescence osseuse, des cartilages, des tendons, ou encore du derme.

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