Alstom et NTL développent un nouveau bus 100 % électrique
# Transport # Innovation

Alstom et NTL développent un nouveau bus 100 % électrique

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L’entreprise NTL à Duppigheim, filiale d’Alstom, est spécialisée dans la conception et la production de trams sur pneus. Celle-ci vient de développer pour Alstom un bus 100 % électrique nouvelle génération pour conquérir ce segment de marché.

— Photo : Le Journal des Entreprises

« C’est un pas qu’Alstom n’avait plus franchi depuis les années 1990 lors du renouveau des trams en France » se réjouit Henri Poupart Lafarge lors de la présentation d’Aptis, le nouveau véhicule 100 % électrique qui complète la gamme des transports urbains du groupe Alstom. Le développement du prototype a été confié au bureau d’étude du site NTL à Reichshoffen. La société NTL a été créée en 2012 lors de la reprise par Alstom de l’activité trams sur pneus de l’entreprise Lohr. L’entreprise NTL est détenue à 51 % par Alstom et à 49 % par Bpifrance. « NTL dispose d’une expertise et des compétences nécessaires dans la technologie du tram sur pneus. Pour cette raison, l’élaboration de ce nouveau véhicule structure notre mariage avec Alstom » estime David Journet, Directeur général de NTL. Pour la société, il s’agit du premier nouveau produit hors tram sur pneus qui sort de ses lignes depuis la reprise du site en 2012. Le montant de l’investissement technologique et d’industrialisation n’a pas été dévoilé.

« Se positionner maintenant pour des livraisons en 2019 »

Dans un contexte où les opérateurs de transport urbain réfléchissent à la transition des bus diesel en faveur des véhicules propres, ce nouveau produit « zéro émission » s’insère dans le portefeuille de véhicules proposés par Alstom et NTL. « L’objectif est de pouvoir répondre à des appels d’offres d’ici fin 2017 début 2018 pour des livraisons prévues en 2019 » planifie Henri Poupart Lafarge. Des expérimentations à Paris et dans une ville d’Ile-de-France sont déjà programmées dans les prochains mois, le premier marché ciblé par Alstom. Et pour cause, la RATP a annoncé fin 2015 vouloir disposer d’une flotte de bus 100 % écologique d’ici 2025, dont 80 % de bus électriques et 20 % de bus roulant au biogaz. Alstom et NTL espèrent déployer ces expérimentations dans d’autres agglomérations françaises et visent également les marchés aux Pays-Bas, en Belgique, En Allemagne et en Espagne.

Où sera fabriqué le bus ?

Si le prototype sort bien du centre de compétence alsacien, la question du site de l’industrialisation en série du véhicule une fois les premières commandes conclues reste « ouverte » selon Henri Poupart Lafarge. Celui-ci indique que « le lieu de fabrication dépendra de la manière dont Aptis sera industrialisé ». Présent sur place, Robert Herrmann, président de l’Eurométropole de Strasbourg glisse « que l’on fera tout pour que le produit sorte de chez NTL ».

À mi-chemin entre un bus et un tram

« Aptis est plus qu’un bus électrique » prévient Franck Lamanna, Directeur stratégie produits et innovation chez NTL. « Le produit développé en 15 mois et homologué rapidement est une combinaison de deux expertises, celle des transports « green » mise en œuvre par le groupe ferroviaire Alstom et de l’agilité et de la compétence routière de NTL. Bien souvent, les autobus électriques sont conçus sur des bases de bus diesel. Aptis est quant à lui élaboré sur une architecture différente. Le véhicule dispose d’un plancher plat pour permettre aux voyageurs de prolonger leur expérience de transport en tram et d’un plafond plat pour insérer les batteries. Par ailleurs, les portes du bus sont les mêmes que celles des trams Citadis » décrit-il. Sans communiquer le coût que pourrait représenter un tel bus pour un opérateur de transport, Alstom et NTL estiment qu’en raison d’une durée de vie de 20 ans, de 30 à 40 % supérieure à la durée de vie d’un bus diesel, le coût lissé sur cette vingtaine d’année serait similaire à un bus diesel. Enfin, le système de rechargement des batteries est flexible pour s’adapter au choix de l’opérateur de transport, tout comme le type de batterie utilisée. « Le véhicule est conçu pour être le plus modulable possible. La technologie autour des batteries évolue très vite. Qui peut dire si, à l’avenir, le modèle majoritaire ne sera celui de la pile à hydrogène ? » esquisse Bruno Marguet, Vice-président Stratégie chez Alstom.

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