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Abby, Ilium, Cyfuse, Blackleaf… ces start-up du Grand Est à suivre en 2023
Grand Est # Innovation

Abby, Ilium, Cyfuse, Blackleaf… ces start-up du Grand Est à suivre en 2023

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Des services à la réalité virtuelle, en passant par les cryptomonnaies, la recherche en santé ou encore par la production de lithium ou de graphène, le Grand Est regorge d’innovations prometteuses. Les entreprises en hypercroissance de demain ?

La start-up nancéienne Abby a été lancée par quatre anciens élèves de l'école d'ingénieur de Nancy, le Cesi — Photo : Lucas Valdenaire

Abby simplifie la vie des auto-entrepreneurs

La start-up nancéienne Abby a été lancée au printemps 2021 par quatre anciens élèves de l’école d’ingénieur de Nancy, le Cesi. Elle développe une application pour accompagner les autoentrepreneurs dans leurs démarches administratives et propose des outils comme un échéancier rappelant les obligations de déclarations de cotisations, une aide à la gestion de la TVA, un mémo sur les aides financières disponibles ou encore des conseils pour changer de domiciliation. Abby collabore notamment avec l’Urssaf dans le cadre du développement de son application. En avril 2022, Abby (18 collaborateurs) a réalisé deux levées de fonds pour un montant total de 390 000 euros. La start-up nancéienne Abby annonce sur son site internet avoir attiré près de 35 000 utilisateurs. Elle lance son premier abonnement mensuel. Cette offre à 14,99 euros par mois et intitulée « Abby Pro » doit faciliter l’organisation des autoentrepreneurs et ainsi améliorer leur productivité en centralisant tous leurs documents.

Ilium part à la conquête de l’Amérique du Nord

Le dirigeant d’Ilium (CA : 20 M€ ; 25 salariés), Julien Gourlet qui a créé la société en 2017 à Metz, vient de boucler deux exercices pendant lesquels l’activité a été multipliée par dix, pour atteindre 20 millions d’euros en 2021. Pour lancer Cruxpool, la seule plateforme web de minage de cryptomonnaies français qui revendique 3 000 utilisateurs quotidiens et 40 000 au total, le responsable a rassemblé 250 000 euros, avec au tour de table Bpifrance, la Région Grand Est et les business angels de Yeast. Grâce à la croissance organique de l’activité, il a pu rassembler une équipe de 25 personnes, comprenant des profils de très haut niveau. Le dirigeant veut aller chercher 10 millions d’euros avec pour objectif de s’implanter en Amérique du Nord. Un projet motivé par la dynamique du marché des cryptomonnaies aux États-Unis, qui profite actuellement de la décision chinoise de bannir le minage de cryptomonnaie depuis le printemps 2021. Il vient d’obtenir son enregistrement en tant que prestataire de services sur actifs numériques, ou PSAN.

MG-IB voit la vie en 3D

La jeune entreprise MG-IB (CA 2021 : 650 000 euros ; 12 salariés), basée à Épinal et spécialisée dans l’aménagement des locaux d’entreprises et bâtiments industriels, s’est lancée dans le développement d’une application alliant 3D et réalité virtuelle, un outil au service des industriels et des entreprises en général qui permet de créer ou de revoir l’agencement de leurs locaux d’activité. La fondatrice Mélanie Glibusic, entourée de ses deux associés, a décidé de développer cette application en interne et de la partager dans un second temps avec ses 200 clients. Pour créer ce nouvel outil numérique, elle a pu compter sur deux nouveaux développeurs recrutés en 2021 ainsi que sur les conseils et le réseau de l’incubateur spinalien Quai Alpha. Elle a pu également s’appuyer, depuis juin 2021, sur le soutien financier d’un premier investisseur vosgien. Le Premier ministre n’a pas hésité à apporter son soutien au projet de la jeune pousse spinalienne. Pour MG-IB, société désormais rentable, l’objectif est de lancer son application avant la fin 2023.

Clémentine recrute des comptables

En 2022, le cabinet d’expertise-comptable en ligne Clémentine a revendiqué une place de « leader national de l’expertise-comptable 100 % en ligne ». Basée à Laxou, dans la métropole du Grand Nancy, Clémentine a réalisé en 2021 un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros, a comptabilisé 9,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour ses clients, et s’appuie actuellement sur une équipe de 240 collaborateurs, basés essentiellement à Nancy et Paris. Mais les effectifs sont appelés à gonfler très rapidement : pour faire face à la croissance de l’activité, le dirigeant de Clémentine, William Boiché, a lancé un vaste plan de recrutements de 300 personnes, depuis septembre 2021. L’été dernier, la société s’est installée dans des locaux de plus de 4 800 m2, à Laxou, afin d’y installer 150 salariés mais également pour offrir plus d’avantages et de confort à ses collaborateurs. L’entreprise, qui revendique 10 000 clients à travers toute la France, poursuit actuellement son plan de recrutement, qui doit être bouclé pour 2024, et mise sur la possibilité de se développer vite et bien en région.

Viridian Lithium prépare l’installation d’une usine de production de lithium

C’est une nouvelle ère industrielle qui s’écrit en Alsace. Une usine de raffinerie du lithium prépare son implantation sur un site de 20 hectares dans la zone portuaire de Lauterbourg, dans le Bas-Rhin. L’usine doit être opérationnelle d’ici 2025 et les quatre cofondateurs projettent, à terme, de produire annuellement 100 000 tonnes de produit fini compatible avec une qualité batterie. La société Viridian Lithium a été créée à Strasbourg à l’automne 2021 pour porter cette ambition pharaonique. Elle est incubée au sein de l’incubateur régional Semia. La jeune entreprise innovante prévoit un investissement de 165 millions d’euros dans un premier temps. Elle va s’approvisionner en sels de lithium issus de l’extraction de sites argentins et chiliens. L’usine alsacienne raffinera et convertira la matière en hydroxyde de lithium, composant pour fabriquer des batteries de grande capacité pour véhicules électriques. Les clients finaux de Viridian Lithium seront ainsi les constructeurs de cathodes, comme le belge Umicore ou l’allemand BASF.

Cyfuse travaille sur la régénération du ménisque

Une nouvelle collaboration lie le Japon à l’Alsace depuis le début du printemps 2022. L’implantation de la start-up japonaise Cyfuse Biomedical K.K à Strasbourg suscite beaucoup d’espoir dans le domaine de la santé. L’entreprise conçoit des équipements sous forme de bio imprimantes 3D et a noué un partenariat avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) de Strasbourg. Le laboratoire alsacien est le premier en Europe à se doter d’une telle machine. Sous la direction de la chercheuse Nadia Jessel et avec l’appui de cet équipement japonais, l’équipe installée au sein du centre de recherche en biomédecine de Strasbourg (CRBS), a ainsi la mission de plancher sur la conception et l’optimisation d’un implant thérapeutique réalisé à base de cellules souches pour réparer les ménisques. Les premiers liens entre Cyfuse Biomedical K.K et l’Alsace ont été noués en 2019 après que le centre européen d’études japonaises d’Alsace, le Ceeja, a visité les laboratoires japonais. Ce projet coopératif a été opéré par le Ceeja, NextMed, la Satt Conectus Biovalley France avec le soutien des collectivités. Pour Nicolas Pellerin, directeur du campus des technologies médicales de Strasbourg NextMed, il s’agit même d’une « technologie de rupture très précieuse. Elle introduit de nouveaux champs de recherche et de soins. Ses applications futures auront un rôle important dans la coopération médicale, la prévention et les traitements ».

Leanspace se positionne dans l’industrie du spatial

Depuis Strasbourg, Leanspace pourrait bien faire bouger les lignes de l’industrie du spatial. Active dans le « New space », ce mouvement entrepreneurial né, entre autres de la multiplication des acteurs privés actifs dans l’économie du spatial, la start-up a levé cette année six millions d’euros en capital-risque auprès du fonds français Karista, du fonds allemand 42Cap et de Bpifrance.

Le financement total de la jeune pousse, créée en 2020, s’élève à 8,5 millions d’euros avec un précédent accompagnement du fonds Seraphim Space, de l’International Space University de Strasbourg et de business angels. La levée de fonds permettra de recruter « des profils à haute valeur ajoutée » et d’accompagner le développement commercial de Leanspace. Déjà passée au stade de l’hypercroissance selon son cofondateur Guillaume Tanier, la société compte une dizaine de clients, principalement en Europe, avec des ambitions en Inde, aux États-Unis et au Canada.

Blackleaf veut construire une usine de production de graphène

Bientôt une usine de production de graphène en Alsace, ce matériau composé d’atomes de carbone ? C’est en tout cas le projet de la start-up strasbourgeoise Blackleaf (neuf salariés), cofondée en 2018 par Housseinou Ba et Cuong Pham-Huu, deux chercheurs du CNRS de Strasbourg, et un porteur de projet Yannick Lafue.

Cette jeune pousse produit actuellement 50 kg de graphène par jour, pour différents usages pour des clients de l’industrie. Blackleaf a développé un procédé de fabrication écoresponsable avec une méthode d’exfoliation opérant dans l’eau avec une solution composée à 98 % d’eau. Blackleaf a levé 600 000 euros cette année et projette l’implantation d’une usine de graphène avec 80 collaborateurs, d’ici 2024-2025, idéalement située dans l’agglomération strasbourgeoise selon ses cofondateurs. Le projet « à plusieurs dizaines de millions d’euros » devrait s’insérer dans un nouvel appel à projets en 2023 dans le cadre du plan France 2030 et faire l’objet d’une « grosse levée de fonds », selon Yannick Lafue.

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